Six gendarmes ont été blessés, dont cinq par arme à feu, dimanche matin sur la commune du Mont-Dore (banlieue de Nouméa) lors d'affrontements consécutifs à la mort la veille d'un jeune homme dans un contrôle routier qui a mal tourné, a annoncé le haut-commissariat de la Nouvelle-Calédonie.
Les gendarmes intervenaient pour dégager des barrages empêchant la circulation sur la route longeant la tribu de Saint-Louis. Des véhicules ont été incendiés au cours de la nuit sur cet axe routier, ont rapporté les médias locaux. Ces actions font suite à la mort d'un jeune homme de 23 ans originaire de la tribu, intervenue la veille lors d'un contrôle de gendarmerie qui a mal tourné.
Au cours de l'opération de déblaiement, "les gendarmes ont essuyé de nombreux jets de projectiles et d'armes à feu, a indiqué le haut-commissariat (équivalent de la préfecture en Nouvelle-Calédonie). Six gendarmes ont été blessés, cinq par arme à feu, dont deux plus sérieusement. (…) Leurs jours ne sont pas en danger".
L'opération a aussitôt été suspendue et l'axe routier est demeuré impraticable au cours de la journée de dimanche.
Afin de résoudre cette situation de crise, les représentants de la commune du Mont-Dore, de l'Etat et du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie se sont concertés ce dimanche au cours d'une réunion qui s'est tenue à la mairie du Mont-Dore.
"La première étape est celle d'une médiation rassemblant les différents responsables coutumiers de la tribu de Saint-Louis ainsi que la famille de la victime, qui ont donné leur accord. Reste à en fixer les modalités", a indiqué aux Nouvelles calédoniennes Eric Gay, maire de la commune du Mont-Dore à l'issue de cette réunion.
"Le dialogue initié par le maire du Mont-Dore avec les coutumiers et la famille est engagé. Le haut-commissariat invite à nouveau la population à éviter de se déplacer sur la zone, afin de permettre aux forces de l'ordre d'accomplir leur mission", a précisé le haut-commissaire dans un communiqué.
- 62 agressions contre des gendarmes l'année dernière -
Dans un autre communiqué, le maire de Mont-Dore et le président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie Philippe Germain ont invité "la population à faire preuve de calme et de discernement".
Samedi, un gendarme a mortellement blessé par balle un jeune homme de la tribu de Saint-Louis, en banlieue de Nouméa, lorsqu'une patrouille de quatre gendarmes a voulu "procéder au contrôle d'un fourgon dont la présence était signalée sur des faits délictueux commis au cours de la nuit", selon un communiqué du procureur de la République, Alexis Bouroz.
Lors de cette opération, le véhicule -volé-, conduit par la victime, s'est arrêté puis a engagé "une marche arrière à très vive allure en direction de l'un des gendarmes placé en appui, cherchant manifestement à le percuter", a ajouté le parquet.
Estimant la vie de son collègue en danger, le chef de patrouille, "un gendarme très expérimenté", selon les termes du procureur, a fait usage de son arme à une seule reprise.
Le fourgon a fini sa course dans le fossé et une dizaine de personnes s'en sont échappées. Seules l'une d'elles, âgée de 18 ans, a pu être interpellée.
La victime était un évadé de la prison du Camp Est, recherché depuis juin 2015 pour ne pas avoir respecté une mesure de semi-liberté. Son casier judiciaire fait mention de 19 condamnations, notamment pour des faits de vols aggravés et violences avec arme.?
En Nouvelle-Calédonie, "les gendarmes subissent le plus d'agressions avec armes, 62 en 2015, soit plus de 46% du total des agressions de gendarmes avec armes outre-mer", avait indiqué en juin l'ancienne ministre des Outre-mer George Pau-Langevin.
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