Affrontements et raids aériens se poursuivaient samedi à l'ouest d'Alep, après le lancement la veille d'une offensive des rebelles, qui tentent à coups de roquettes et de voitures piégées de briser un siège imposé par le régime syrien.
Au moins 26 rebelles ont été tués depuis vendredi dans les combats et les frappes de l'armée de l'air syrienne et de l'aviation russe sur la périphérie ouest d'Alep, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les violences ont fait plus de 30 morts et des dizaines de blessés parmi les forces du régime et les combattants engagés à ses côtés, selon la même source, alors que les rebelles tirent des salves de roquettes et ont fait exploser "au moins dix voitures piégées".
Le contrôle de la ville d'Alep --divisée entre des secteurs est tenus par les rebelles et des quartiers ouest aux mains du régime-- est déterminant aux yeux des belligérants pour asseoir leur pouvoir dans le nord de la Syrie, ravagée depuis 2011 par une guerre civile qui a fait plus de 300.000 morts.
Pour briser le siège imposé aux quartiers est par l'armée du président Bachar al-Assad, des groupes rebelles ont lancé vendredi une vaste offensive partie de l'extérieur de la ville, côté ouest.
"Les affrontements se poursuivent à la périphérie ouest d'Alep, là où les rebelles ont pu réaliser des avancées", a indiqué l'OSDH samedi.
Plus de 1.500 combattants venus des provinces d'Alep et d'Idleb (nord-ouest) attaquent les quartiers tenus par le gouvernement sur un front de 15 kilomètres, avait affirmé vendredi l'Observatoire.
- Contre-offensive du régime -
Le régime et son allié russe menaient des frappes aériennes sur le quartier de Zahra, à la périphérie ouest d'Alep, pilonné par les rebelles qui tentaient de le conquérir, selon l'OSDH.
Les combattants ont lancé leur offensive dans ce secteur avec l'explosion d'une voiture piégée, selon Yasser Al-Youssef, un responsable du groupe rebelle Noureddine Zinki.
Les forces du régime ont aussi lancé "une contre-offensive pour reprendre leurs positions perdues" dans le quartier de Dahiyet al-Assad, au sud-ouest d'Alep, faisant partiellement reculer les rebelles qui ont effectué une percée la veille dans ce secteur, selon l'OSDH.
"Les frappes russes se poursuivent sur les zones de combat et à la périphérie ouest d'Alep, mais ont cessé sur les quartiers est", a souligné l'OSDH.
Les salves de roquettes tirées depuis vendredi par les rebelles sur les quartiers ouest de la ville d'Alep ont tué au moins 21 civils, dont deux enfants, selon l'OSDH.
Et 12 civils au moins ont été blessés samedi par des tirs de roquettes dans ces mêmes quartiers, selon la même source.
Des frappes aériennes ont également visé le quartier rebelle de Salaheddine dans la nuit de vendredi à samedi, selon un correspondant de l'AFP.
- Briser le siège -
Après Dahiyet al-Assad, "le prochain objectif c'est l'académie militaire, et le quartier de Hamdaniyé", un secteur de l'ouest d'Alep, a indiqué à l'AFP un commandant rebelle, Abou Moustafa, membre d'une coalition regroupant des rebelles islamistes et des jihadistes, Jaich al-Fatah.
La prise de Hamdaniyé, situé en bordure des quartiers rebelles, permettraient de "briser le siège", selon l'OSDH, en établissant un passage entre ces quartiers et les territoires contrôlés par les insurgés à l'ouest d'Alep.
"Dans quelques jours seulement, nous allons ouvrir la voie à nos frères assiégés", a promis le commandant militaire Abou Moustafa.
Les quartiers est, où vivent au moins 250.000 habitants, sont privés d'aide humanitaire depuis juillet et menacés de pénurie alimentaire, selon l'ONU.
Le régime avait lancé le 22 septembre une offensive majeure pour reprendre ce secteur. Mais ses succès avaient été limités, malgré l'appui de l'aviation russe et des bombardements meurtriers ayant fait plus de 500 morts selon l'ONU et entraîné la destruction d'infrastructures civiles notamment des hôpitaux.
Moscou a annoncé l'arrêt de ces frappes sur Alep-est le 18 octobre, alors que les Occidentaux dénonçaient "des crimes de guerre".
En réaction à l'offensive rebelle, l'armée russe avait annoncé vouloir reprendre les raids aériens, mais le président russe Vladimir Poutine a estimé vendredi que ce n'était "pas opportun", jugeant plutôt "nécessaire de prolonger la pause humanitaire".
Les Etats-Unis ont récusé les affirmations de Moscou selon lesquelles les bombardements sur Alep avaient cessé, et ont accusé le régime d'utiliser "la famine comme une arme de guerre" en refusant l'entrée d'aide humanitaire dans les quartiers est.
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