Interdits d'accès par les pompiers pour des raisons de sécurité, chacune d'eux offre le même spectacle de désolation: bâtiments effondrés, murs branlants, clochers lézardés, amas de gravats dans les rues...
Désormais vides de leurs habitants, ils ont été investis par les pompiers, les personnels de secours ou les équipes techniques chargés d'évaluer l'étendue des dégâts et la fiabilité des bâtiments encore debout.
Mercredi soir, les quelque 300 habitants d'Ussita, petite localité des Marches parmi les plus touchées, ont pour la plupart déserté leur maison à la hâte dès la première secousse à 19H10, avant les principales destructions provoquées par la seconde à 21H18.
Ceux qui reviennent doivent être escortés par les pompiers. "On reçoit une à une les personnes qui souhaitent aller récupérer chez elles des effets personnels, des produits de première nécessité", explique à l'AFP l'un d'eux, Michelangelo Garetti.
Dans un véhicule rouge stationné dans le centre du village, les habitants défilent pour décliner leur identité et indiquer leur adresse.
"Je vais essayer de prendre quelques objets de valeur et aussi des vêtements pour l'hiver, qui s'annonce dur et long", confie à l'AFP Otello, dont la maison est désormais inhabitable.
"Peu de maisons sont sûres et, de toute façon, on n'a plus confiance. Ca fait deux mois qu'on +danse+ sur le sol de cette petite vallée", ajoute ce quinquagénaire, hébergé par des proches à Macerata, le chef-lieu de la province.
- 'Acheter un camping-car' -
Ussita avait déjà tremblé lors du séisme du 24 août, quelques dizaines de kilomètres plus au sud. Depuis, la commune verse d'ailleurs une subvention de 200 euros par mois et par habitant.
Mais désormais, ils sont loin, "soit chez des proches, soit dans des hôtels près de la côte, d'autres sont dans des camping-cars", raconte Lara Manzoni, une trentenaire venue de Bergame (nord) il y a un an pour s'installer à Ussita.
Employée dans une entreprise de pizzas surgelées dans un village voisin, elle est au chômage technique, comme la centaine de ses collègues, le temps que des experts examinent le bâtiment qui a été endommagé.
"J'ai renvoyé mes enfants chez ma mère à Bergame pour des raisons de sécurité, mais moi je ne me voyais pas rentrer en laissant tous ces gens en difficulté", explique-t-elle.
Même si le gouvernement a promis que tous les bâtiments détruits ou endommagés seraient reconstruits, "je ne sais pas encore si je vais rester. Je vais peut-être quitter les Marches, ou acheter un camping-car moi aussi", poursuit-elle.
En attendant, elle donne un coup de main au bar du camping situé à deux kilomètres du village, qui a rouvert dès mercredi soir pour héberger 250 sinistrés dans ses bungalows en bois en forme de petits chalets.
Certains occupent leur propre bungalow, d'autres ceux qui ont été gracieusement mis à disposition par des propriétaires absents ou partis.
Symbole de la fragilité du village, sa principale attraction, une tour du XVème siècle héritée d'un château sur une colline surplombant les habitations, est désormais fissurée sur toute sa hauteur.
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