Selon une première estimation publiée vendredi par l'Institut national de statistiques et des études économiques (Insee), le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,2% entre juillet et septembre.
Ce chiffre, conforme aux dernières prévisions, traduit une légère embellie après le repli inattendu de l'activité économique au deuxième trimestre (-0,1%), qui a douché les espoirs de franc redémarrage de l'activité né des bons résultats du début d'année (+0,7%).
Il reste néanmoins décevant au vu des attentes du gouvernement, qui espère cette année une croissance de 1,5%, résultat souvent présenté comme nécessaire pour faire reculer durablement le chômage.
Avec 0,2% de croissance au troisième trimestre, il sera "plus difficile d'atteindre" cet objectif, a d'ailleurs reconnu le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin dans une déclaration transmise à l'AFP.
Selon le ministre, ce résultat ne remet toutefois pas en cause "la dynamique de reprise" et "ne change rien sur le front du chômage qui baisse nettement, comme sur le front du déficit qui recule et atteindra les objectifs fixés".
Le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi a connu en août sa plus forte baisse mensuelle (-66.300) depuis 1996, année où les statistiques ont commencé à être collectées sous ce format, s'établissant en métropole à 3,49 millions de personnes.
- La consommation a stagné -
La reprise, au deuxième trimestre, avait été entravée par une série de facteurs exogènes, comme les intempéries ou le mouvement de grève contre la loi Travail, qui aurait coûté selon l'Insee 0,1 point de croissance à la France.
Au troisième trimestre, l'activité a retrouvé son cours normal: la production totale de biens et de services a ainsi augmenté de 0,4%, selon l'institut statistique.
L'accélération est particulièrement nette dans le secteur des services (+0,6% après -0,2%), de la construction (+1,0% après +0,8%) et du raffinage (+13,7% après -12,8%), affecté au deuxième trimestre par les manifestations contre la loi Travail.
La production s'est à l'inverse repliée pour les matériels de transport (?3,3% après +1,5%) et dans l'énergie (?2,7% après +0,7%), la production générale de biens s'étant pour sa part quasiment stabilisée (-0,1% après -0,7%).
Cette dynamique générale s'explique selon l'Insee par un rebond de l'investissement des ménages (+0,8% après +0,4%) et de meilleurs résultats au niveau des exportations, qui ont grimpé de 0,6%, après +0,2% lors du trimestre précédent.
L'activité a revanche été pénalisée par un nouveau recul de l'investissement des entreprises (-0,3%, comme au printemps), tandis que la consommation des ménages - moteur traditionnel de la croissance française - a continué de stagner.
Le commerce extérieur, talon d'Achille de l'économie française, a de nouveau pesé sur l'activité, en raison d'une forte hausse des importations (+2,2% après ?1,7%).
L'institut statistique, qui prévoit une accélération de la croissance au dernier trimestre (+0,4%), a abaissé de 0,3 point début octobre point sa prévision de croissance pour 2016, à 1,3% du PIB.
Outre l'Insee, plusieurs organisations internationales ont corrigé à la baisse ces derniers mois leurs hypothèses de croissance pour l'Hexagone, à l'image de l'OCDE (1,3%) ou bien du FMI (1,3%).
Si ce chiffre était confirmé, la France ferait à peine mieux cette année qu'en 2015 (1,2%). Elle ferait en outre moins bien que la moyenne de la zone euro (1,6%), pour la troisième année consécutive.
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