Il veut "protéger la nature" et "rassembler", elle souhaite "réhabiliter l'action politique": les deux qualifiés, aux parcours proches et l'un comme l'autre peu connus du grand public, ont défendu pendant une heure sur BFMTV un programme très similaire mais deux stratégies distinctes.
Invitée surprise du deuxième tour après l'élimination le 19 octobre de l'ancienne ministre et patronne des Verts Cécile Duflot, Michèle Rivasi, 63 ans, s'est inscrite en faux contre la position prise depuis quelques semaines par Yannick Jadot, 49 ans, pour qui les écologistes ne gagneront pas la présidentielle en 2017.
"Si les gens sont déçus par la droite, déçus par la gauche, et qu'on apporte des solutions, qu'on arrive à convaincre (...) pourquoi on ne gagnerait pas ?", s'est agacée Mme Rivasi.
Evoquant une "bulle Macron", elle a poursuivi: "Tout le monde dit: +c'est super, Macron est à 15% !+ Mais il y a quoi dans cette bulle ? On ne sait pas ce qu'il y a dans son programme. Pourquoi il n'y aurait pas une bulle verte avec un vrai programme à l'intérieur ?".
Mais pour M. Jadot, c'est la "crédibilité" du discours écologiste qui est en jeu. Il a expliqué qu'il voulait "construire les victoires aux législatives, aux municipales, à l'élection présidentielle suivante". Il a invoqué le "chemin" tracé par "la sincérité, les convictions, la bienveillance" de Nicolas Hulot, dans les pas de qui il souhaite s'inscrire.
Au delà de la présidentielle, pour laquelle ils ont certifié qu'ils réuniraient les 500 signatures nécessaires, les deux candidats se sont légèrement opposés sur la question des législatives. Une "plateforme" et des choix de candidats "au cas par cas" pour Mme Rivasi, 577 candidats écologistes pour M. Jadot.
Tous deux se sont en outre accordés sur le refus complet de tout accord avec le parti socialiste et leurs réticences devant le virage écologique de Jean-Luc Mélenchon.
Sur le fond, les deux candidats ont repris pour l'essentiel le programme d'Europe Ecologie-Les Verts même si la question de la première mesure à mettre en oeuvre en cas de victoire a suscité une réponse en forme de pirouette de M. Jadot.
- Président et Premier ministre -
Le député européen a d'abord approuvé les trois mesures proposées par Mme Rivasi - "redonner du pouvoir au citoyen", "faire la transition énergétique" et "répondre à l'urgence sociale" notamment en relevant les minima sociaux .
Et, a-t-il ajouté, "si Michèle Rivasi est élue présidente de la République, je ne doute pas qu'elle me nommera Premier ministre, et si je suis élu président de la République, elle sera ma Première ministre". Il a donc ajouté "à toutes celles-là", une "mesure concrète, c'est 100% de la restauration collective, les cantines scolaires, les hôpitaux, les entreprises, fournis par l'agriculture paysanne locale ou bio".
Les deux candidats se sont également prononcés en faveur d'une fiscalité écologique plus importante en France. Mme Rivasi a par exemple plaidé pour "une TVA beaucoup plus faible" pour "encourager les produits sains, les produits bio, qui n'ont pas en plus l'obsolescence programmée".
M. Jadot a proposé, lui, de "faire basculer 5 points de la fiscalité sur le travail sur la fiscalité écologique".
Avec 35,61% des suffrages, M. Jadot est arrivé le 19 octobre en tête du premier tour, suivi par Mme Rivasi qui a réuni autour de son nom 30,16% des voix. Au total, sur un corps électoral de quelque 17.000 personnes (dont 7.000 adhérents d'EELV), ils ont été 12.300 à s'exprimer au premier tour.
Depuis lors, chacun des candidats a reçu le soutien d'une partie des proches de Cécile Duflot, arrivée 3e avec 24,4% des voix, et M. Jadot a en outre obtenu le ralliement de la quatrième candidate, la députée européenne Karima Delli (9,82%).
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