"Je n'ai jamais voté pour le FN et je n'ai pas l'intention de le faire", a-t-il dit jeudi sur BFMTV/RMC, interrogé sur son choix dans une telle hypothèse. Voterait-il pour François Hollande? "Pas de gaieté de cœur", a-t-il simplement lâché, sans toutefois prononcer le nom de celui qui l'a battu en 2012.
Cette déclaration --Nicolas Sarkozy avait déjà glissé la semaine dernière qu'il ne voterait pas en faveur de Marine Le Pen - a été interprétée, dans son propre camp mais aussi à gauche, comme un revirement.
Cette position du +ni-ni+ avait été fixée par feue l'UMP pour les cantonales de 2011, pour ne "pas alimenter la campagne anti +UMPS+ développée par le FN", disait alors le chef de l'Etat.
Depuis, et à mesure que le FN progresse, la question agite régulièrement les dirigeants de la droite, qui ne sont d'ailleurs pas toujours constants dans leurs positions.
Candidate à la primaire de la droite, Nathalie Kosciusko-Morizet peut se targuer de ne pas avoir changé d'avis sur le sujet. Estimant avoir été évincée par Nicolas Sarkozy de la direction du parti Les Républicains précisément pour cette raison, elle ne s'est pas privée d'un tweet cinglant jeudi matin.
"Il arrive qu'on défende ses convictions quitte à perdre son poste. Mais le plus important, c'est d'être ralliée ensuite. #nini", a-t-elle écrit.
Et d'accompagner son message d'une photo très parlante d'un bureau politique de son parti-- bien celui de décembre 2015, a confirmé son équipe à l'AFP -- où l'on voit des participants (Nicolas Sarkozy mais aussi Alain Juppé et François Fillon) la main levée, contrairement à elle. Lors de ce bureau réuni avant le second tour des élections régionales, seuls NKM et l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin avaient en effet voté contre le +ni-ni+. Alain Juppé avait voté pour et précisé à l'époque, selon certaines sources, que cela valait "pour cette élection" sans faire "jurisprudence".
- Ironie au FN -
Twitto flingueur et directeur de campagne d'Alain Juppé, Gilles Boyer s'est réjoui en moins de 140 caractères: "La fin du ni-ni, enfin", avant de saluer "un revirement salutaire".
Avant les régionales de 2015, la question avait aussi enflammé les départementales de mars 2015. Le bureau politique de l'UMP avait alors opté de justesse, à 22 voix contre 19, pour conserver le +ni-ni+ alors que le président du parti Nicolas Sarkozy avait défendu ... une autre position: un texte pour "faire barrage au FN".
Alain Juppé avait alors récusé le +ni-ni+ voté par le parti et opté pour le candidat PS contre un candidat FN pour la départementale du Doubs.
Jeudi, l'entourage de Nicolas Sarkozy a fait savoir à l'AFP que les propos tenus jeudi matin sur les ondes n'étaient "pas un revirement" et qu'il n'y "avait jamais eu d’ambiguïté" de Nicolas Sarkozy sur la présidentielle.
Tout est toujours affaire de cas particulier donc.
Il en va de même pour François Fillon, qui avait appelé en 2013 à voter "pour le moins sectaire" en cas de duel PS/FN, avant de concéder "une maladresse".
Au PS, le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis a en tous cas vu dans les propos de Nicolas Sarkozy jeudi un "tournant salutaire pour notre démocratie". "Enfin! Nicolas Sarkozy tourne la page du +ni-ni+".
Côté FN, Marion Maréchal-Le Pen y a vu "une clarification": "Sarkozy appelle à voter Hollande contre le FN. Au moins les choses sont claires", a tweeté la députée. "Sarkozy choisit Hollande ce matin sur BFM. Il doit se reconnaître dans son bilan, aussi dramatique que le sien!", a ironisé pour sa part le vice-président du FN Florian Philippot.
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C'est pas pas qu'il va voter hollande que ses électeurs le feront ils sont grands on n' ont pas d ordres a recevoir le sacres UMPS main dans la main