Parmi ces jeunes, certains ont dormi sur place, devant la grille désormais close, et une trentaine dormaient encore au sol, emmitouflés dans des couvertures et sacs de couchage dans le froid, jeudi vers 08H00.
Des dizaines d'enfants se pressent autour d'une bénévole de l'association Care 4 Calais qui promet de faire son possible pour les aider: "Je ne peux qu'imaginer à quel point vous êtes fatigués et frigorifiés, mais faites-moi confiance", dit-elle, alors que plusieurs d'entre eux protestent. "J'ai passé toute la nuit ici!" dit un jeune Afghan, transi, enveloppé dans une couverture
Tous veulent s'enregistrer "pour aller en Angleterre". Des jeunes continuent à arriver au compte-gouttes, visiblement de la "Jungle" ou des alentours.
"Je suis dans la file des enfants, pour aller en Angleterre, j'y ai de la famille", ajoute ce jeune Afghan sans avoir l'air de comprendre que tout est fermé.
"J'ai dormi ici, pas dans la +Jungle+, c'est trop dangereux. Et la +Jungle+, c'est fini", dit aussi Abdelhadi, Afghan de 16 ans. Nouh, Soudanais de 16 ans, corrobore: "J'ai dormi ici, il n'y a pas de place au Centre d'accueil provisoire (CAP)".
Ce centre, qui contient 1.500 places dans des conteneurs et n'héberge plus que des mineurs, affichait complet mardi soir.
Devant l'entrée principale du CAP, des dizaines de duvets, couvertures, doudounes sont entreposées les unes à côté des autres sur une petite butte: une quarantaine de mineurs ont dormi là, serrés les uns aux autres pour se protéger du froid, faute d'avoir pu entrer dans le centre.
Une grande partie n'est plus là car ils sont partis "tenter de s'enregistrer au hangar", dit un associatif. Il montre du doigt une personne grelottant dans sa petite parka bleue: "Lui, ils n'ont pas voulu l'enregistrer comme mineur hier, il a été dégagé de la file, juste parce que le vigile à l'entrée l'a décidé. Quelle honte!", dénonce-t-il en anglais.
De l'autre côté de la route, une dizaine d'hommes patientent dans la file compacte des majeurs, alors que les files sont officiellement fermées. Ils veulent prendre le bus.
Abdel, 30 ans, est là avec cinq amis soudanais. Il y aura "peut-être" un car à destination d'un des 451 centres d'accueil et d'orientation (CAO) disséminés en France, veut-il croire. Les autocars qu'on lui a proposés ces trois derniers jours ne lui convenaient pas car, sûr de lui, il "veut aller dans les Pays de Loire" où il a un ami.
Sur la route menant à la "Jungle", comme tous les matins après les tentatives de passage de la nuit, quelques migrants marchent lentement, revenant vers le bidonville. De nombreuses camionnettes de CRS sont garées en amont du hangar.
Mercredi, la préfète du Pas-de-Calais Fabienne Buccio avait annoncé la fermeture du centre de transit, "pour éviter un appel d'air".
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