"Des avions militaires ont mené six frappes sur le village de Hass, contre une école et ses environs, tuant 35 civils, dont 11 enfants", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui avait auparavant donné un bilan de 26 morts.
Des images publiées par les volontaires des Casques blancs montrent quatre secouristes escaladant des décombres à la recherche de survivants.
Un des projectiles est tombé à l'entrée de l'école au moment où les enfants étaient évacués en raison des bombardements, a affirmé à l'AFP un militant antirégime du Idleb Media Center qui a requis l'anonymat.
Des photos sur les réseaux sociaux montrent un avant-bras d'enfant sectionné avec la main toujours accrochée à un cartable et des corps d'enfants au visage ensanglanté.
L'AFP n'a pas pu vérifier de façon indépendante l'authenticité de ces photos.
La province d'Idleb (nord-ouest) est un bastion de Jaich al-Fatah (l'Armée de la conquête), coalition regroupant des rebelles islamistes et des jihadistes de Fateh al-Cham, anciennement Front al-Nosra, jusqu'à sa rupture officielle avec Al-Qaïda.
Selon l'OSDH, les raids aériens de Damas et Moscou sur la province d'Idleb ont fait plus de 89 morts et 150 blessés en sept jours.
Le Kremlin a expliqué samedi l'intervention militaire russe (depuis septembre 2015) en Syrie par la nécessité de "libérer" ce pays des jihadistes tout en maintenant le président Bachar al-Assad au pouvoir.
"Soit Assad est à Damas, soit c'est (le Front) Al-Nosra", avait affirmé samedi le porte-parole du Kremlin à Moscou.
Moscou a par ailleurs décidé de transformer ses installations portuaires à Tartous (nord-ouest) en base navale permanente, pour "aider les autorités légitimes syriennes à lutter contre le terrorisme" et notamment l'EI, a dit samedi ce porte-parole Dmitri Peskov.
- Raqa 'dans les prochaines semaines' -
Parallèlement, l'offensive pour reprendre à l'EI son bastion syrien de Raqa (nord) se dessine.
Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a ainsi indiqué mercredi dans une interview à la chaîne de télévision américaine NBC qu'elle commencerait "dans les prochaines semaines".
"C'est notre plan depuis longtemps, et nous sommes capables de soutenir" à la fois les offensives sur Mossoul, le bastion irakien de l'EI, qui a débuté le 17 octobre et sur Raqa, a-t-il ajouté.
Ce sera "dans quelques semaines", "pas beaucoup de semaines", a-t-il précisé aux reporters en marge d'une réunion ministérielle de l'Otan à Bruxelles.
Il s'agit encore de "générer et positionner les forces" qui iront "isoler" Raqa, a-t-il néanmoins souligné, affirmant que la Turquie était la bienvenue pour y participer.
La Turquie a lancé en août une offensive contre les jihadistes dans le nord de la Syrie, visant également à empêcher les Kurdes syriens de continuer leur expansion territoriale dans cette partie du pays.
L'armée turque et les groupes rebelles syriens qui lui sont alliés ont conquis les derniers territoires syriens que l'EI détenait le long de la frontière turque, coupant les derniers accès avec le monde extérieur des jihadistes syriens.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que la Turquie était "déterminée à nettoyer dans les plus brefs délais" la ville syrienne de Minbej, non loin de la frontière, contrôlée par des milices kurdes soutenues par Washington.
Les groupes kurdes PYD (Parti de l'union démocratique) et sa branche armée, les YPG (Unités de protection du peuple), sont considérés comme des organisations "terroristes" par Ankara, qui reproche à Washington de soutenir ces groupes pour combattre l'EI.
"Nous le disons à nos amis américains: est-il question de lutter contre Daech (acronyme arabe de l'EI) ? Venez, faisons-le ensemble. Nous n'avons pas besoin du PYD ou des YPG", a insisté M. Erdogan mercredi.
Depuis son déclenchement en 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 300.000 morts et provoqué le déplacement de plus de la moitié de la population.
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