C'est un "village" aux portes du centre-ville de Caen (Calvados), géré par l'association 2ChosesLune, qui travaille au quotidien à l'insertion des personnes en grandes difficultés. Un espace niché sur la Presqu'île caennaise, derrière un grand mur en béton et dont l'accès est sécurisé, censé désengorger les hôtels de l'agglomération dévolus à l'hébergement d'urgence. Au total, jusqu'à 116 personnes peuvent y être accueillies dans des bungalows. Depuis la mi-décembre, dix-sept places ont été affectées à des réfugiés en provenance de Calais. C'est le cas d'Aram. Irakien, le jeune homme a fui son pays natal. "Je ne m'y sentais plus en sécurité", raconte-t-il dans un anglais approximatif.
Apprendre le français
Son dossier de demande d'asile en main, il raconte la violence, la peur et n'hésite pas un instant: il ne retournera pas en Irak. Jamais. Avec un sourire non dissimulé, ce célibataire de 28 ans explique fonder l'espoir de s'installer durablement dans l'Hexagone et d'apprendre vite à parler le français. À quelques pas de là, les volets du bungalow de Nizami et de son épouse sont fermés mais le bruit d'une petite télévision s'en échappe discrètement. Trois de ces cinq garçons, âgés de 4 à 11 ans, profitent d'un instant de pause. "Mais lundi, ils vont à l'école", se réjouit leur père. À 36 ans, cet ancien policier afghan a déraciné son foyer, par crainte des représailles de l'État islamique et des talibans. "Je suis sans nouvelle d'autres membres de ma famille, depuis notre traversée de la mer Méditerranée", explique-t-il.
"Ce sont des gens qui n'ont rien"
Après avoir passé plusieurs jours à Calais, il a gagné Caen et y est installé depuis près d'un mois et demi. Rudimentairement. "Ma femme a des problèmes de santé. Les médicaments qui lui ont été donnés ne sont pas efficaces. Nous manquons de vêtements, de chaussures, de cartables pour les enfants", explique-t-il, malgré tout conscient de la chance d'avoir un véritable toit au-dessus de sa tête. "Nous n'avons pas d'argent", poursuit-il. Il voudrait pourtant pouvoir travailler, peut-être même appuyer les forces de l'ordre, au regard de son parcours professionnel. "Ce sont des gens qui n'ont rien", confirme malheureusement sur place une travailleuse sociale.
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La place des migrants est dans leur pays d'origine qu'il doivent reconstruire et non en Europe où ils vont grossir les masse d'un sous-prolétariat exploitée et déraciné et finalement contribuer à importer la misère et le chaos qui existe déjà chez eux. Les politiciens ne font que déplacer les problèmes sans les résoudre, ce qui les multiplie et les complexifie.
Halte à la déportation des populations sous couvert de bonnes intentions !