L'exercice au Louvre s'annonce périlleux tant le contraste est frappant entre les deux présidents socialistes de la Ve République.
Selon un sondage publié mardi, seuls 4% des Français approuvent l'action de l'actuel locataire de l'Elysée, qui hésiterait encore à se représenter. A l'inverse, Mitterrand avait été réélu dans un fauteuil en 1988 (54% face à Jacques Chirac).
Mardi soir, un recul d'une ampleur inédite depuis vingt ans du nombre de chômeurs (-66.300) a été annoncé. Le chef de l'Etat y a vu le "fruit" de sa politique et la confirmation d'une "tendance installée depuis début" 2016, tout en soulignant que "la bataille" n'était "pas terminée".
Deux semaines après la parution du très controversé livre de confidences "Un président ne devrait pas dire ça..." (Stock) et après la forte hausse du chômage en août (+50.200), l'embellie du mois de septembre tombe toutefois à point nommé.
"L'effet bouquin", selon l'expression de Bruno Le Roux, patron des députés PS, a été dévastateur pour le chef de l'Etat. Parmi parlementaires et ministres, la parole s'est libérée, certains doutant ouvertement de sa volonté de se représenter voire de l'opportunité de sa candidature. La quête de la femme ou de l'homme susceptible de reprendre le flambeau socialiste a été lancée.
Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis lui-même a considéré que le chef du gouvernement Manuel Valls était "présidentiable". L'hypothèse Ségolène Royal a aussi fait surface même si l'intéressée dit s'en "amuser", relevant que, "pour l'instant", Hollande est le probable candidat du PS.
Mardi encore, tout en plaidant devant les députés PS pour un rassemblement de la gauche face au "risque d'être zappés de la présidentielle", Claude Bartolone, le président de l'Assemblée, s'est alarmé de la "distance" croissante "entre le président de la République et les Français" et d'un "problème d'incarnation" de la fonction.
- Créer la surprise -
"On ne fait pas de la politique pour être populaire mais pour avoir des résultats dans les domaines de l'éducation, de la sécurité et de la lutte contre le chômage", a rétorqué un proche du président interrogé par l'AFP.
Et François Hollande le répète à l'envi: il ne dira que début décembre s'il brigue un second mandat. A défaut d'être le candidat naturel de la gauche, il se lancerait dans la campagne présidentielle en challenger du candidat de la droite avec l'espoir - aujourd'hui mince - de créer la surprise.
En attendant, le discours qu'il prononcera en fin d'après-midi sous la Pyramide du Louvre, l'un des symboles de la présidence de François Mitterrand, sera l'occasion d'un rare moment de concorde à gauche.
Hollande rappellera, selon son entourage, "la patiente construction de l'alternance politique en 1981, la volonté de Mitterrand d'inscrire la France dans le projet européen avec la monnaie unique ou encore le choix de la paix dans un contexte de guerre froide".
Ils seront tous là ou presque pour l'écouter, proches, anciens ministres et collaborateurs de celui qui occupa l'Elysée de 1981 à 1995, à commencer par ses enfants Mazarine et Gilbert.
Parmi les très nombreux autres invités sont attendus Robert Badinter, Pierre Joxe, Jack Lang, Jacques Attali, Jean-Luc Mélenchon, Jean-Pierre Chevènement, Michel Charasse, Laurent Fabius, Jean-Louis Bianco, Hubert Védrine, Claude Bartolone, Lionel Jospin, Edith Cresson...
Dans la foulée, le président regagnera l'Elysée pour y recevoir policiers en colère et gendarmes.
En fin de semaine, il défendra son bilan économique et social devant les artisans, les Conseils citoyens et le Conseil économique, social et environnemental.
Puis il effectuera, tout au long du mois de novembre, une série de déplacements en France "pour montrer que les engagements pris ont été tenus et qu'ils sont les premiers résultats de la politique menée par l'exécutif", dixit son entourage.
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