Mardi après-midi, les représentants de toutes les entités fédérées de Belgique se sont retrouvés à Bruxelles à l'invitation du ministre des Affaires étrangères belge Didier Reynders.
"On va voir comment répondre aux préoccupations de chacun", a prudemment déclaré ce dernier avant de s'enfermer à huis clos avec ses interlocuteurs.
Les différentes parties prenantes belges vont se pencher sur des "textes consolidés", fruit d'un travail de la partie wallone mais aussi du côté de la Commission européenne, a expliqué M. Reynders.
L'UE a décidé - à ce stade - de ne pas annuler le sommet avec le Canada prévu jeudi à Bruxelles, qui doit sceller formellement l'accord commercial après sept années de négociations.
L'Union n'est pas encore prête à renoncer malgré la farouche opposition de trois entités belges - la Wallonie, la région de Bruxelles-capitale et la communauté linquistique "française" -, qui bloquent toujours le feu vert de la Belgique.
"On ne peut pas nous forcer à céder sous la pression", a prévenu le chef du gouvernement wallon, le socialiste Paul Magnette, à son arrivée à la réunion bruxelloise.
Celui qui est devenu le chef de file de l'opposition au CETA a même menacé de "cesser les négociations" en cas de nouvel "ultimatum".
De son côté, la Commission européenne a prôné une nouvelle fois la "patience".
"La Belgique est encore en train d'établir sa position (...), nous le respectons", a déclaré un porte-parole de l'exécutif européen, Alexander Winterstein, lors d'un point presse.
"Ce qu'il faut maintenant, c'est de la patience", a-t-il dit, martelant qu'il n'y avait "pas de délai".
- 'Millimètre par millimètre' -
"On avance millimètre par millimètre. On essaie de mettre les bonnes volontés autour d'une table pour voir s'il est possible de progresser", a confié une source proche du gouvernement fédéral belge, qui s'étonnait tout de même que le président du Conseil européen Donald Tusk n'ait pas annulé le sommet de jeudi après avoir donné jusqu'à lundi soir à la Belgique pour dire "oui ou non " à la signature du CETA.
"Mais on comprend, car on pense que la pression du Canada sur l'UE doit être énorme", a concédé cette source qui a requis l'anonymat.
Au sein du Parlement européen, qui a lui voté en faveur de la signature de l'accord, une majorité politique se dégageait pour maintenir en vie le plus ambitieux accord commercial jamais négocié par l'UE. "Le CETA n'est pas mort", ont ainsi lancé mardi à Strasbourg à la fois le chef de file du PPE (droite) au Parlement Manfred Weber et son homologue des libéraux Guy Verhofstadt.
"La chose la plus importante (est) de faire les pas nécessaires pour approuver l'accord" d'ici le mois de novembre entre les Etats membres et l'Union, pour une signature "en décembre", a estimé M. Verhofstadt, par ailleurs fin connaisseur des affres de la politique belge en tant qu'ancien Premier ministre du royaume.
Le président social-démocrate de l'hémicycle, Martin Schulz, qui appartient à la même famille politique que le dirigeant wallon Paul Magnette, a également mis son poids dans la balance pour un report du sommet UE-Canada. "Je ne crois pas que nous parviendrons à une solution cette semaine. Cela me semble très très difficile", a admis M. Schulz dans un entretien avec la radio Deutschlandfunk, jugeant que "si on a besoin de 14 jours supplémentaires, (alors) on décale un sommet" d'une telle importance.
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