La péninsule ensoleillée du sud-est des Etats-Unis a souvent été décisive pour la présidentielle américaine. Personne n'a oublié que là s'est jouée l'élection ultra controversée de 2000, finalement attribuée à George W. Bush au détriment d'Al Gore.
Seize ans plus tard, la Floride sera pour Donald Trump synonyme de ça passe ou ça casse. La perte de cet Etat enterrerait ses derniers espoirs et ouvrirait pour sa rivale démocrate une autoroute vers la Maison Blanche.
Le milliardaire républicain l'a lui-même admis, dans une conversation téléphonique mardi avec Fox News.
"Vous ne pourrez pas remporter la Maison Blanche sans gagner en Floride, n'est-ce-pas?", lui a demandé un journaliste de la chaîne conservatrice.
"C'est sans doute vrai", a répondu Donald Trump.
Voilà pourquoi le candidat populiste, qui promet de faire mentir les sondages prédisant se défaite, met le paquet cette semaine sur le "Sunshine State", en y consacrant trois jours de présence d'affilée.
Après deux meeting lundi à St. Augustine et Tampa, M. Trump devait en tenir deux autres mardi, d'abord à Sanford, près d'Orlando, à 15H00 (19H00 GMT) puis à Tallahassee, la capitale de l'Etat, à 18H00 (22H00 GMT).
Tout aussi consciente de l'enjeu, Mme Clinton courtisera elle les électeurs à 14H15 (18H15 GMT) à Coconut Creek, puis organisera une levée de fonds à Miami. Mercredi, elle continuera de sillonner la Floride, à Lake Worth et Tampa.
- 'J'adore la Floride' -
Il reste désormais moins de deux semaines avant le scrutin du 8 novembre.
Le magnat de l'immobilier new-yorkais, qui possède le complexe hôtelier Mar-a-Lago à Palm Beach, aime présenter la Floride comme son deuxième lieu de résidence.
"J'adore la Floride", a-t-il répété lundi. "J'y suis tout le temps".
Mais cette déclaration d'amour n'empêche pas les nuages de s'accumuler pour lui et, dans cette région littorale fréquemment menacée par les ouragans, M. Trump est menacé d'être balayé par Hillary Clinton.
Les derniers sondages portant sur la Floride accordent en moyenne une avance de quatre points à l'ancienne secrétaire d'Etat, qui peut compter sur l'important soutien des Américains d'origine hispanique.
Selon les experts, une forte participation des électeurs pourrait se traduire par un raz-de-marée démocrate. A l'inverse, seul un bas taux de participation permettrait à Donald Trump de renverser la vapeur et créer la surprise.
Mais là n'est pas le seul motif d'inquiétude pour le camp républicain. Les votes par correspondance, qui sont traditionnellement un point fort du Grand Old Party en Floride, en sont un autre.
Les premières tendances montrent en effet une nette hausse de la participation des démocrates par rapport à 2012, même si le parti républicain, qui s'appuie sur des légions d'électeurs retraités conditionnés à voter ainsi de façon anticipée, reste en tête.
Les observateurs constatent par ailleurs que Hillary Clinton a dépensé nettement davantage que son rival en publicités télévisées en Floride.
Enfin, les démocrates se disent portés par une vague de nouveaux inscrits sur les listes électorales.
- Chapeaux, badges et chemises -
Dans une note révélée lundi, la directrice de campagne de Mme Clinton en Floride, Simone Ward, souligne que les démocrates ont enregistré près de 692.000 électeurs supplémentaires depuis 2012, contre 593.000 pour les républicains.
Tous ces signes défavorables sont balayés d'un revers de manche par Donald Trump, qui les met sur le compte d'une collusion présumée entre les instituts de sondages, les médias et le camp de son adversaire.
"Je pense que je suis en train de l'emporter en Floride", a martelé mardi M. Trump, toujours sur l'antenne de Fox News, en soulignant qu'il constatait que les bureaux déjà ouverts pour le vote anticipé étaient pris d'assaut par les électeurs.
"Ils portent des chapeaux Trump, des badges Trump et des chemises Trump. C'est bon signe, mais on ne sait jamais", a-t-il lancé.
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