Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix, Synergie Officiers, l'Unsa et des syndicats de commissaires (SCPN, SICP) ont appelé vendredi dernier, après quatre jours d'une mobilisation croissante qui a essaimé en province, à "des rassemblements silencieux devant les palais de justice" tous les mardis de 13H00 à 13H30.
Par ces actions, ces organisations entendent canaliser le ras-le-bol des hommes en bleu et mettre à l'agenda la "révision du cadre juridique d'emploi des armes" et la "mise en place de peines plancher pour les agresseurs de membres des forces de l'ordre et services de secours", créées sous la droite et abrogées sous François Hollande. L'intersyndicale réclame également "l'alignement de la répression des outrages à personne dépositaire de l'autorité publique sur celle des outrages à magistrats dont les peines sont doubles".
Autant de revendications portées jusqu'ici hors de tout cadre syndical par les policiers descendus dans la rue pour la première fois le 17 octobre en faisant fi de leur devoir de réserve à la suite de l'attaque aux cocktails Molotov de quatre de leurs collègues à Viry-Châtillon (Essonne) quelques jours plus tôt. Criant leur "ras-le-bol", ils réclament notamment plus d'effectifs, plus de moyens matériels et des peines plus sévères contre ceux qui s'en prennent à eux.
Mais se réuniront-ils autour des syndicats mardi ? Depuis une semaine, les policiers, qui se rassemblent quotidiennement dans plusieurs villes de France, affichent leur rupture avec leur hiérarchie et les syndicats.
"Les rassemblements continueront tant que nous n'obtiendrons pas satisfaction. La grogne gagne du terrain et on veut que ça passe par la base et non par les syndicats", affirmait encore lundi à l'AFP, sous couvert d'anonymat, un policier des Hauts-de-Seine qui participe aux rassemblements dans la capitale.
Tout en soutenant les revendications, certains jugent toutefois que la méthode employée n'est pas la bonne.
"On ne pensait pas que le mouvement prendrait une telle ampleur. C'est difficile de gérer tout ça, il n'y a pas de leaders", reconnaît l'un des instigateurs de la fronde dans l'Essonne.
Une nouvelle manifestation rassemblant quelques centaines de policiers s'est tenue lundi soir à Paris, a constaté un journaliste de l'AFP. "Nous sommes la police. Que les personnalités (politiques) traitent avec nous et pas avec les syndicats, c'est nous qui sommes dans la rue, pas les syndicats", a lancé au mégaphone Damien, l'un des participants.
Prudente, l'intersyndicale s'est dite "soucieuse de laisser la légitimité des mouvements à ceux qui les ont initiés". En outre, elle s'est désolidarisée de la "marche de la colère policière et citoyenne", une autre manifestation organisée cette fois par Unité-SGP police FO, et prévue mercredi, une "indécente opération de récupération", selon elle.
Après avoir rencontré les ministres de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, la semaine dernière, des représentants syndicaux seront reçus par François Hollande mercredi (18H00). Les protestataires ont, eux, lancé un appel à se rassembler hors de tout cadre syndical peu avant, à 14H00, devant l'Assemblée nationale.
Les deux policiers grièvement brûlés à Viry-Châtillon sont désormais "hors de danger", mais le traitement de leurs séquelles va être "très long", a indiqué lundi un médecin de l'hôpital Saint-Louis où l'un d'entre eux est toujours hospitalisé.
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