La Cour critique le groupe public pratiquement sur tous les fronts: mauvaise gestion, réformes trop timides surtout dans les rédactions, achats peu contrôlés, salaires qui dérapent notamment chez les journalistes, chiffrages flous pour la chaîne d'info, pratiques parfois douteuses pour l'achat de programmes, absentéisme, retard dans le numérique....
Doté de 2,5 milliards de fonds publics en 2015, France Télévisions a fait revenir son résultat net comptable à l’équilibre en 2015, mais son déficit d’exploitation reste de 30 millions. Fin 2016, la trésorerie sera négative de 34 millions, selon la Cour.
Faute de hausse des dotations publiques, la "seule issue" à cette "impasse financière" est "une réduction significative des charges" avec "des actions nettement plus vigoureuses que celles entreprises jusqu’à présent", recommande la Cour.
Le groupe, présidé par Rémy Pflimlin de mi-2010 à mi-2015 puis par Delphine Ernotte, "n’a pas été en mesure de réduire significativement ses effectifs permanents et le recours à l’emploi non permanent n’est pas assez maîtrisé", poursuit la Cour.
Passés de 10.211 postes équivalent temps-plein en 2009 à 9.932 en 2015, les effectifs ont baissé de 2,7 % en six ans, quasi exclusivement sur les emplois non permanents (- 15,4%) alors que le nombre de permanents (-0,3%) est resté stable. En outre, les rémunérations de base ont nettement augmenté entre 2013 et 2015.
Le rapport dénonce un retard dans le numérique, où la télévision de rattrapage de France TV a eu tendance à stagner sur internet.
Particulièrement visé, le secteur de l’information, qui employait plus de 2.700 journalistes en 2015 a vu ses effectifs et coûts augmenter pour des résultats contrastés en termes d’audiences, critique la Cour.
Le coût "réel et complet" de la nouvelle chaîne d’information franceinfo "devrait être rapidement évalué et publié", et non pas seulement le "surcoût" communiqué jusqu’à présent, réclame-t-elle.
Quant aux achats de programmes (912 millions d'euros en 2015), la Cour demande "des décisions plus collégiales et transparentes, et le respect des règles strictes de déontologie en vue de mettre fin à certaines pratiques critiquables".
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