Les dizaines de familles endeuillées et les huit rescapés ont tous exprimé la volonté de rester "le plus loin possible des journalistes", pour cette journée de commémoration, un an après l'accident routier le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune (Côte-d'Or) en 1982, dans lequel avaient péri 53 personnes, pour la plupart des enfants.
Cette matinée très fraîche d'après-vendanges, au coeur du vignoble de Saint-Emilion, a été ponctuée de plusieurs cérémonies, une messe et l'inauguration de deux stèles portant les noms des 43 victimes.
La première plaque commémorative, surmontée d'une imposante colombe de plâtre blanc, "symbole de paix et d'amour", a été dévoilée par Patricia Raichini, maire de Petit-Palais-et-Cornemps. C'est de cette petite commune qu'est parti le club du 3e âge, en ce matin du 23 octobre 2015, pour une expédition festive dans les Pyrénées.
Elle-même endeuillée, des sanglots dans la voix, Patricia Raichini égrène les noms des victimes dont ceux de ses trois belles-soeurs qui ont péri dans le brasier, encore inexpliqué, des deux véhicules entrés en collision.
Un an après, rares sont les proches prêts à témoigner devant les journalistes, tenus à l'écart derrière des barrières.
Micheline Martin raconte, en pleurs, qu'elle a perdu sa soeur Mauricette Belvalette, 64 ans: "Le plus dur c'est de penser qu'elle a pu être consciente et qu'elle a souffert", dit-elle à l'AFP. "Un an après, on va toujours aussi mal", confie encore cette sexagénaire, qui a fait un infarctus le jour de l'enterrement de sa soeur.
A cinq kilomètres de là, des dizaines de proches sont venus, à pied ou dans des minibus affrétés par les communes, fleurir de roses blanches le lieu de l'impact, dans un virage entre vignobles et bosquets, sur la petite départementale (D17) sinueuse de Gironde, à l'entrée de Puisseguin.
A Puisseguin, dans l'église bondée, deux prêtres ont dit une messe au son d'un violon jouant l'Ave Maria de Charles Gounod.
Le chauffeur du car, David Daubigeon, qui a aidé plusieurs passagers à s'extirper des flammes, écoutait, recueilli. "Il n'y a pas de héros, il faut être humble et respecter les victimes", dit-il à l'AFP.
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