L'addition après la déroute samedi contre Guingamp au Parc OL (1-3) est lourde: huit défaites sur quatorze sorties, dont cinq sur les six derniers matches, toutes compétitions confondues.
Pour l'heure, à entendre le président Aulas, pas question de se séparer de Genesio. "Dans les grands clubs, il y a une propension à pointer du doigt l'entraîneur. Ce n'est pas dans les dissensions que l'on va trouver des solutions mais dans l'unité, le calme et la sérénité. Il y a un entraîneur en qui j'ai confiance", a affirmé JMA devant les médias samedi soir.
Mais en regardant le calendrier, la question du coach risque de se poser encore avec les deux déplacements périlleux qui viennent.
- Toulouse et la Juve, prochains écueils -
Samedi prochain à Toulouse, l'OL affrontera un adversaire, 4e du classement, guidé par un entraîneur, Pascal Dupraz, qui marche sur l'eau quand celui de Lyon, en quête de solutions crédibles et durables, patauge. "Je me sens en difficulté", a même avoué Genesio samedi soir.
Quatre jours plus tard, à Turin face à la Juventus, le destin des Rhodaniens en Ligue des champions pourrait être scellé avec une élimination en cas de nouvelle défaite, si dans le même temps le FC Séville bat le Dinamo Zagreb, ce qui est probable.
Il y a un an, si les affaires étaient aussi mal embarquées en C1 (1 nul, 2 défaites), le bilan global était un peu meilleur après quatorze rencontres (4 victoires, 5 nuls, 5 défaites).
L'OL était 6e en L1 après dix journées avec 16 points contre 13 aujourd'hui ce qui avait permis à Jean-Michel Aulas d'attendre la trêve hivernale pour limoger Hubert Fournier.
A l'inverse de Fournier dont il était le principal adjoint, Bruno Genesio, prolongé cet été jusqu'en 2019, bénéficie encore du soutien de son encadrement et de ses joueurs. A l'image d'Alexandre Lacazette, venu lui donner l'accolade après avoir ouvert la marque sur penalty, samedi.
- Genesio attaqué sur les réseaux sociaux -
En revanche, le public manifeste sa défiance. Outre les sifflets accompagnant les joueurs en fin de partie ou les banderoles vindicatives, les supporters s'en prennent violemment à Genesio sur les réseaux sociaux.
Après sa nomination, une pétition avait déjà circulé pour s'opposer à ce choix, au prétexte qu'il n'avait réussi nulle part en tant que numéro un dans des clubs de divisions inférieures.
Son bon parcours en seconde moitié de saison dernière avec une deuxième place au classement final ne lui a donc apporté aucun crédit au plan populaire.
Dans ce contexte délétère et au fil des événements de la seconde période contre l'EAG durant laquelle l'OL s'est totalement délité, Genesio est apparu marqué sur le banc et affecté en conférence de presse.
Il admet "une situation très compliquée et très difficile, liée à un problème de confiance". "Il ne faut pas se chercher d'excuses. Il faut se taire, faire le dos rond et travailler plus", dit-il.
- Le recrutement défensif en questions -
Le technicien paraît en panne de solutions et notamment derrière. Car aucun système de jeu, en 3-5-2 ou en 4-3-3, ne pourra résoudre le problème du niveau actuel catastrophique des défenseurs, tous recrutés sur les deux derniers étés... hormis le jeune (19 ans) Mouctar Diakhaby, issu au club.
Samuel Umtiti, transféré à Barcelone n'a pas été remplacé. Mapou Yanga-Mbiwa et Jérémy Morel, hors de forme, avaient été écartés contre Guingamp. Nicolas Nkoulou est loin d'avoir le niveau. Rafael et Maciej Rybus sont des latéraux qui ne savent pas défendre, quel que soit le système.
Ne pas exploiter le potentiel des recrues était l'un des griefs formulés à Fournier.
Or à Lyon, l'entraîneur n'est pas décideur sur le recrutement. Il doit piloter "la Formule 1" selon une expression de Jean-Michel Aulas. Gare à la sortie de route.
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