Des adjectifs tous plus sympas les uns que les autres, des métaphores enthousiastes - "on est un village gaulois, ça finit toujours par un grand banquet, avec des marcassins", plaisante par exemple le président de Guingamp Bertrand Desplat -, une discussion dite "franche", "très cordiale", où "tout le monde a pu dire ce qu'il avait à se dire"...
Les présidents des clubs de L1, qui avaient offert le spectacle de la division le 5 octobre dernier, ont multiplié jeudi les amabilités à la sortie de la Ligue de football professionnel, faisant dire au directeur général de l'instance, Didier Quillot, qu'il avait observé "une vraie volonté partagée d'aboutir à un accord" avant le 11 novembre, date de la prochaine AG de l'instance.
- 'Plutôt dans le bon sens' -
La LFP avait réuni jeudi les présidents de clubs de Ligue 1 (12 clubs étaient représentés) à la suite de l'annulation surprise de son assemblée générale élective, qui devait désigner le 5 octobre dernier son nouveau président et surtout son conseil d'administration, le gouvernement du football professionnel français.
Onze présidents de Ligue 1 (dont Paris, Monaco, Lyon, Marseille...), qui "représentent 80% de l'économie du foot français", comme on l'assure à Première Ligue (syndicat des puissants) dont ils sont tous membres, avaient refusé d'émarger à la réunion.
Jeudi en conférence de presse, Didier Quillot a assuré que les discussions étaient parties "plutôt dans le bon sens, avec les sujets à traiter identifiés, les équipes pour les traiter identifiées, un calendrier et une méthodologie identifiés."
Les équipes, d'abord: les représentants de Bordeaux, Guingamp, Lorient, Lyon, Monaco, Nice et Paris SG, ont été choisis par leurs pairs pour constituer une "délégation" qui va "négocier pour le compte de tout le monde", a expliqué Jean-Michel Aulas, président de l'OL.
Leur calendrier a été fixé ainsi: une réunion de cette délégation le 27 octobre, puis une nouvelle assemblée des présidents de L1 "le 3 ou 4 novembre en fonction des disponibilités de chacun", détaille Didier Quillot. A cette occasion, la délégation soumettra des propositions qui pourront être, ou non, entérinées par les 20 présidents des clubs de l'élite. Le DG de la LFP sera présent dans les deux cas.
- 'Toujours un risque' -
Reste le plus épineux, les sujets à traiter. L'AG avortée du 5 octobre a fait rejaillir en pleine lumière les dissensions de la Ligue 1, entre d'un côté les "gros", qui souhaitent qu'on leur donne les moyens de défendre la compétitivité des clubs français au niveau européen, et les plus petits, qui réclament une meilleure répartition de la manne financière des droits TV.
Ce dernier sujet fera partie des deux à l'ordre du jour de la délégation, selon Didier Quillot, avec "l'élaboration d'une plateforme pour la LFP", d'un programme susceptible de faire l'unanimité, ou en tout cas consensus.
Y a-t-il un risque qu'aucun compromis ne soit trouvé entre présidents de L1? "Il y a toujours un risque qu'on ne souhaite pas d'accord", a expliqué M. Aulas. "Ce qu'on peut dire c'est que les conditions de discussions pour parvenir à un accord sont réunies. Mais ça ne veut pas dire que, parce qu'il y a une délégation qui va discuter de la stratégie et des droits TV, que la solution est trouvée."
Jean-Michel Aulas en a d'ailleurs profité pour rappeler sa position de président de "gros" club: "Dans les quatre plus grandes nations du foot, la valeur des droits est faite essentiellement par les clubs qui les représentent dans les grandes compétitions. Pour qu'il y ait plus de solidarité, il faut qu'il y ait plus d'élitisme. Avec moins d'élitisme, il y a moins de droits TV et donc moins de solidarité." Et du coup, moins d'amabilités?
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