Le socialiste Paul Magnette a également réclamé une "réouverture" des négociations.
"On ne pourra pas signer d'ici vendredi. Ce n'est pas raisonnable. Je crois qu'il faut dire les choses clairement", a-t-il déclaré sur la radio publique belge RTBF. Il répondait à l'ultimatum donné mardi par la Commission européenne à la Belgique pour qu'elle ne s'oppose pas, lors du sommet européen, au Ceta. La signature de ce traité est prévue le 27 octobre à Bruxelles en présence du Premier ministre canadien, Justin Trudeau.
"Je pense qu'il serait raisonnable d'organiser le report sine die de ce sommet (UE-Canada du 27 octobre) parce qu'il vaut mieux éviter ce qui ressemblerait à une confrontation", a-t-il estimé.
"Ce n'est pas parce que les Canadiens sont nos amis que nous devons tout accepter", a ajouté M. Magnette, dont l'intransigeance menace de déclencher une crise avec le Canada et soulève des interrogations sur la capacité des 28 à négocier à l'avenir des traités commerciaux avec des pays comme les Etats-Unis ou le Japon.
"Il est très important de faire passer (l'accord) et nos services travaillent d'arrache pied", a plaidé de son côté le vice-président de la Commission européenne, Jyrki Katainen.
"Si lundi matin, il n'y a pas d'accord, le Premier ministre Trudeau ne viendra pas", a confié mercredi à des journalistes un diplomate européen.
Paul Magnette, ministre-président de la Wallonie, une région de 3,6 millions d'habitants qui est la seule en Europe à s'opposer au Ceta, reproche à la Commission de n'avoir pas suffisamment pris en compte les "difficultés majeures" de la population wallone jusqu'au début du mois d'octobre.
"Il faut rouvrir une vraie négociation, bien sûr", a lancé Paul Magnette, en jugeant que "le traité est en train de se découdre lui-même", notamment sous la pression de l'Allemagne, qui a obtenu qu'une décision d'une cour constitutionnelle puisse suspendre le Ceta.
"On parle ici de traités qui vont concerner la vie de 500 millions d'Européens, de 35 millions de Canadiens pendant des années et des années. Donc on n'a pas d'urgence", a argué M. Magnette.
"On peut prendre quelques semaines, quelques mois, pour analyser les problèmes des uns et des autres et en sortir par le haut. Et si on fait un traité qui fixe des normes sociales et environnementales très élevées, tant mieux pour tout le monde", a-t-il fait valoir.
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