Après "La France qui subit" à Strasbourg et "la France qui choisit" au Mans, c'est sur le thème de "la France qui unit", que l'ancien ministre de l'Economie a enjoint pendant près d'une heure et demie la France à ne pas se penser "fragile", en citant pêle-mêle Albert Camus, André Gide, Jean Vilar mais aussi Danton et les tirailleurs sénégalais.
"L'urgence, c'est de dénoncer les discours anxiogènes, déclinistes véhiculés à dessein par une large part de la classe politique", a commencé M. Macron, dont la candidature à la présidentielle fait de moins en moins de doute alors qu'un nouveau sondage (Odoxa) le place mardi au deuxième rang des personnalités le plus d'adhésion chez les Français (34%, en hausse de 3 points).
Partant du constat qu'"on peut naître en France, être français, passer son enfance à l'école de la République, avoir bénéficié de notre mode de vie et de notre modèle social et détester la France", M. Macron a longuement défendu "la volonté" d'être Français. "La question que devons nous poser, la seule qui vaille, elle est assez simple: quels Français voulons-nous être ?", a-t-il interrogé.
Il a ensuite développé cette idée en suivant plusieurs pistes: la refonte de la sécurité sociale, la laïcité et l'organisation de l'islam dans la société française mais aussi l'accueil des réfugiés.
Appelant à "refonder la sécurité sociale pour créer les nouvelles sécurités individuelles dont notre pays a aujourd'hui besoin", M. Macron a défendu la gestion de l'Unedic et de la formation professionnelle "par l'Etat plus que les partenaires sociaux".
"Ca implique que notre système de protection sociale soit moins financé par les cotisations sociales assises sur le travail et plus par l'impôt", a-t-il poursuivi, citant la consommation ou la pollution.
Dans ce qu'il a à plusieurs reprises nommé "cette nation bienveillante et exigeante", "la religion n'est pas un problème". "La laïcité, c'est une liberté avant d'être un interdit", a-t-il insisté, invoquant le "texte de tolérance" que constitue la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat.
- Vif échange -
Mais, a-t-il analysé, "le coeur du débat qui est posé à notre société, il faut le regarder en face: c'est l'islam". "C'est la question que devons regarder ensemble, il n'est pas besoin de tout confondre", a-t-il ajouté, appelant à lui "construire sa place dans la nation française, en l'assumant, en l'aidant pleinement à s'intégrer".
Il a à ce titre proposé non "pas de nouveaux textes, de nouvelles lois, elles sont là", mais leur application.
Un peu plus tôt dans la journée, lors d'une rencontre avec des responsables d'associations dans le quartier sensible de la Paillade, M. Macron avait eu un vif échange avec un habitant à propos de salafisme. "Ce n'est pas la religion de quelqu'un qui détermine les choses, quand une association déclare que les valeurs qu'elle porte sont supérieures à la République, il faut la démanteler", avait-il déclaré, clôturant l'incident.
L'ancien ministre qui avait souhaité lorsqu'il était à Bercy que des jeunes aient envie de devenir milliardaires a donc plaidé pour un réinvestissement des quartiers ghettoïsés, suggérant notamment de ne pas séparer la culture de l'école car "les deux sont également nécessaires pour vivre libre".
A la toute fin de son discours, il a également défendu la "responsabilité morale" et "historique" de la France à accueillir les réfugiés.
Dans ce qui constitue la dernière étape de son diagnostic sur l'état de la France avant le début des propositions concrètes en novembre puis une éventuelle annonce de candidature en décembre ou janvier, M. Macron n'a pas mâché ses mots contre le Front national - sans jamais le nommer - et contre les candidats à la primaire de la droite. Presque sans un mot pour la gauche, il a cependant pris soin rendre hommage au travail du président François Hollande sur la COP21.
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