Simultanément, la sonde scientifique européano-russe TGO doit se mettre en orbite autour de Mars, une manoeuvre délicate qui nécessite une grande précision.
Jusqu'à présent, seuls les Américains ont réussi à poser sur Mars des engins qui sont parvenus à fonctionner.
La sonde et l'atterrisseur Schiaparelli constituent le premier volet d'ExoMars, une ambitieuse mission scientifique européano-russe en deux temps (2016 et 2020) qui vise à rechercher des indices d'une vie actuelle et passée sur Mars.
TGO (Trace gas orbiter) sera chargée de "renifler" l'atmosphère martienne pour détecter des gaz à l'état de traces comme le méthane qui pourrait indiquer la présence d'une forme de vie actuelle sur la planète.
"Pour le moment tout va bien" pour la sonde et pour Schiaparelli qui hiberne actuellement pour économiser son énergie, a déclaré mardi soir à l'AFP le responsable de l'atterrisseur, Thierry Blancquaert, présent au Centre européen d'opérations spatiales (ESOC) à Darmstadt (Allemagne).
La météo martienne n'est pas excellente. "Il y a des tempêtes de poussières. Mais il n'y a rien de dramatique. Ce n'est pas géant. Cela ne m'inquiète pas plus que cela", a-t-il dit.
C'est la deuxième fois que l'Europe se lance à la conquête de Mars. En 2003, la sonde européenne Mars Express avait largué un mini-atterrisseur Beagle 2, de conception britannique, mais il n'a jamais donné signe de vie. On sait depuis 2015 qu'il a effectivement atterri mais qu'il été endommagé.
Après un périple de sept mois, TGO et Schiaparelli se sont séparés dimanche.
Le module, qui a une masse de 577 kilos au départ, fonce actuellement vers Mars.
- 'Six minutes de terreur'-
L'atterrisseur est une capsule de 2 m 40 de diamètre qui ressemble un peu à une piscine gonflable pour bébé.
Un peu plus d'une heure et demie avant l'atterrissage, Schiaparelli sera réveillé. Ses nombreux capteurs se mettront à enregistrer une série de données.
A 14h42 GMT (16h42 heure de Paris), à 120 km de la surface, il entrera dans l'atmosphère martienne à une vitesse de 21.000 km/heure.
S'écouleront ensuite six petites "minutes de terreur" comme les appellent les ingénieurs du spatial. Schiaparelli sera d'abord freiné par un bouclier thermique puis par un grand parachute. Sur la fin, neuf rétrofusées entreront en action.
Leurs moteurs seront coupés tout près du sol. Schiaparelli aura alors une vitesse nulle et il fera une petite chute libre de un ou deux mètres.
L'impact final, à 14h48 GMT (16h48 heure de Paris), sera amorti par une structure écrasable protégeant le ventre de l'atterrisseur.
Mais comment savoir si l'atterrissage s'est bien passé? Un radiotélescope indien sera le premier à tenter de capturer un signal du module environ dix minutes après l'impact (le temps nécessaire pour que le signal arrive à la Terre).
La sonde Mars Express, toujours en vie, sera aussi à l'écoute d'un signal.
La sonde américaine MRO doit elle recueillir des données plusieurs heures après l'atterrissage. "Il faudra attendre le passage de MRO pour avoir les télémesures". "Elles permettront de connaitre les performances technologiques et les premiers résultats scientifiques", explique-t-il.
Schiaparelli doit se poser à l'intérieur d'une ellipse sur la plaine équatoriale de Meridiani Planum, sur laquelle a déjà atterri en 2004 le robot mobile américain Opportunity.
Le module est équipé d'une petite station météo qui mesurera la pression, la température, la vitesse du vent mais aussi les champs électriques à la surface de Mars.
La vie de Schiaparelli sera de courte durée: deux à huit jours environ car il est seulement équipé d'une batterie non rechargeable.
Mercredi, sera également une journée cruciale pour la sonde TGO, qui emporte quatre instruments dont deux conçus par les Russes. Elle doit freiner pour être capturée par l'attraction de Mars et s'insérer en orbite. Elle commencera sa mission scientifique début 2018.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.