Alors que le candidat à la Maison Blanche est accusé de comportement déplacé par plusieurs femmes pour des faits remontant à une ou plusieurs décennies, son épouse Melania a accordé lundi deux interviews télévisées pour défendre son mari après la diffusion d'une vidéo de 2005 dans laquelle il est enregistré racontant sa façon d'embrasser les femmes ou de les toucher sans leur consentement.
"Ces paroles étaient insultantes pour moi, et déplacées", a déclaré l'épouse de Donald Trump sur Fox News. "Il m'a présenté ses excuses. J'accepte ses excuses. Et nous allons de l'avant".
Melania Trump a défendu l'usage du passé de frasques sexuelles de Bill Clinton. "S'ils ont fouillé dans mon passé, pourquoi pas?", a-t-elle dit, en rappelant que d'anciennes photos dénudées d'elle, prises alors qu'elle était mannequin, avaient fait leur apparition durant la campagne des primaires.
Dans son interview à CNN, Mme Trump a vivement mis en cause la couverture de la campagne électorale par les grands médias américains, qu'elle a accusés de partialité au détriment de son mari.
"Pourquoi cette vidéo a-t-elle été révélée maintenant ? Pourquoi après tant d'années ? Pourquoi trois semaines avant les élections ?", s'est-elle interrogée.
"Ce sont les médias", a-t-elle accusé. "Ce sont les médias de gauche, et vous pouvez comprendre à la manière dont cela est sorti que tout était organisé", a dit l'épouse du milliardaire.
Les états-majors démocrate et républicain ont le regard fixé sur les douze Etats clés qui détermineront lequel des deux candidats remportera la majorité au collège électoral en novembre.
Malgré l'avalanche d'accusations contre l'homme d'affaires, les électeurs de l'Ohio semblent lui rester majoritairement fidèles, selon une enquête CNN qui le crédite de 48% des intentions de vote contre 44% pour Clinton. Un sondage Quinnipiac les place à égalité.
Mais en Pennsylvanie, en Floride et dans le Colorado, la démocrate est en tête, selon Quinnipiac. En Caroline du Nord et dans le Nevada, selon CNN, elle est très légèrement devant, dans la marge d'erreur.
Cet avantage local correspond à l'avance nationale d'Hillary Clinton, qui recueillait lundi 45,9% des intentions de vote, en moyenne, contre 39% pour Trump et 6% pour le libertarien Gary Johnson, selon RealClearPolitics. Il y a quatre ans, le même jour, Barack Obama n'avait que 0,4 point d'avance sur le républicain Mitt Romney.
Quelque 1,4 million d'Américains ont déjà voté, selon le professeur Michael McDonald à l'Université de Floride.
- Débat mercredi à Las Vegas -
Avant un nouveau meeting lundi soir à Green Bay, dans le Wisconsin, Donald Trump a de nouveau dénoncé des tricheries à l'élection présidentielle, sans préciser la nature de ces fraudes.
"Bien sûr que de vastes fraudes électorales se produisent avant le scrutin et le jour de l'élection. Pourquoi les responsables républicains le nient-ils? Quelle naïveté!", a-t-il écrit sur Twitter.
"La fraude électorale est très, très courante", a lancé M. Trump pendant son meeting, devant une foule exaltée qui a scandé "Enfermez-la!", visant Hillary Clinton, "Dites la vérité!" et "CNN, ça craint!".
Donald Trump estime aussi que l'élection est truquée par les médias, accusés d'ignorer volontairement les affaires liées à Hillary Clinton pour concentrer leur couverture sur les accusations contre lui.
"Les médias s'efforcent de truquer l'élection en donnant du crédit à des histoires inventées qui n'ont pas de crédibilité", a déclaré le candidat républicain.
Evoquant l'affaire des serveurs privés utilisés par Mme Clinton alors qu'elle était secrétaire d'Etat, M. Trump a dénoncé une "collusion" entre la candidate et le FBI. "Nous assistons à une entreprise criminelle", a-t-il lancé.
Pendant ce temps, Hillary Clinton restait cloîtrée chez elle près de New York pour se préparer au troisième et dernier débat, mercredi à Las Vegas.
Elle devra sans doute être prête à répondre à la publication par WikiLeaks de milliers de messages piratés du compte Gmail du président de son équipe de campagne, John Podesta, qui révèle les tergiversations et machinations politiques de la candidate.
On y apprend notamment que, lors d'une conférence privée en 2013, elle avait déclaré qu'en politique, pour réussir des négociations, il fallait avoir "à la fois une position privée et une position publique". De quoi relancer les soupçons sur sa duplicité supposée.
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