Cette trêve entrera en vigueur mercredi 19 octobre à 23H59 locales, a indiqué le médiateur de l'ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed. Il a affirmé avoir reçu des assurances en ce sens de la part de "toutes les parties yéménites".
Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, qui lutte contre les rebelles chiites Houthis avec le soutien d'une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite, avait annoncé auparavant avoir accepté un cessez-le-feu de 72 heures, susceptible d'être prolongé.
Dans un communiqué, le médiateur onusien présente la nouvelle trêve comme une "reprise de la cessation globale des hostilités" qui avait été mise en place le 10 avril 2016, mais avait ensuite volé en éclats.
Il souligne que cette nouvelle trêve "épargnera à la population yéménite de nouvelles effusions de sang et permettra d'étendre la livraison de l'aide humanitaire".
Il rappelle que selon les termes de la trêve d'avril, les belligérants "ont obligation de permettre un accès humanitaire libre et sans entraves" et de cesser "les activités militaires de toute nature".
Ce conflit a fait plus de 6.900 morts et déplacé au moins trois millions de Yéménites depuis l'entrée en action, en mars 2015, de la coalition militaire arabe sous commandement saoudien pour épauler les forces du président Hadi.
Près de trois millions de personnes ont désormais besoin d'une assistance alimentaire immédiate et 1,5 million d'enfants yémenites souffrent de malnutrition, selon l'Unicef.
Le médiateur demande "à toutes les parties yéménites, aux pays de la région et à la communauté internationale de promouvoir le plein respect de cette cessation des hostilités et de s'assurer qu'elle aboutit à mettre fin de manière permanente et durable au conflit".
- Signes d'apaisement -
Des négociations de paix interyéménites ont été suspendues le 6 août après trois mois de pourparlers infructueux à Koweït, sous l'égide de l'ONU.
Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'ONU avaient appelé dimanche à Londres les belligérants au Yémen à décréter un cessez-le-feu au plus vite.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait affirmé qu'il était "temps d'établir un cessez-le-feu sans conditions et ensuite de venir à la table des négociations".
Vendredi, le Royaume-Uni avait annoncé qu'il présenterait un projet de résolution au Conseil de sécurité appelant à la reprise des pourparlers de paix. Mais l'ambassadeur britannique à l'ONU Matthew Rycroft avait ensuite indiqué lundi que Londres attendrait le résultat des derniers efforts de médiation de l'ONU pour déposer son texte.
La guerre oppose les forces du président Hadi, soutenu par la coalition militaire arabo-sunnite sous commandement saoudien, à des rebelles chiites Houthis, alliés à des forces fidèles à l'ex-chef d'Etat Ali Abdallah Saleh.
Les rebelles contrôlent la capitale Sanaa et des régions du nord, de l'ouest et du centre. Les forces pro-Hadi ont reconquis des zones du sud. Mais ils peinent à progresser en dépit d'une campagne aérienne intensive de la coalition arabe, accusée d'avoir fait de nombreuses victimes collatérales.
Le 8 octobre, un raid aérien de cette coalition avait fait, selon l'ONU, 140 morts et 525 blessés lors d'une cérémonie funéraire à Sanaa, suscitant un tollé dans la communauté internationale.
La coalition pro-saoudienne qui, dans un premier temps, avait nié toute responsabilité dans ce carnage avait ensuite admis --fait rarissime-- une bavure et annoncé des "compensations" pour les familles des victimes "civiles".
Les 9 et 12 octobre, les rebelles yéménites avaient été accusés d'avoir tiré des missiles sur des navires de guerre américains en mer Rouge, ce qui avait entraîné pour la première fois une riposte des Etats-Unis.
Après cette escalade, des signes d'apaisement ces derniers jours avaient laisser présager une reprise des négociations, le coût de la guerre devenant notamment de plus en plus lourd pour les belligérants, selon des experts.
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