"Le temps de la victoire est venu et les opérations pour libérer Mossoul ont commencé", a déclaré le Premier ministre irakien Haider al-Abadi dans une allocution à la télévision officielle irakienne.
S'adressant aux habitants de la région de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, dans le nord, M. Abadi a lancé: "Je déclare aujourd'hui le début de ces opérations victorieuses pour vous libérer de la violence et du terrorisme de Daesh", acronyme arabe de l'EI.
Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a estimé que l'opération était "un moment décisif dans notre campagne pour infliger à l'Etat islamique une défaite durable".
"Nous sommes confiants que nos partenaires irakiens vaincront notre ennemi commun et libèreront Mossoul et le reste de l'Irak de la haine et de la brutalité de l'Etat islamique", a dit M. Carter.
Le chef du gouvernement irakien n'a pas donné de précisions sur les opérations militaires lancées dans la nuit de dimanche à lundi. Elles devraient dans un premier temps se borner à encercler la ville, avant le début de violents combats de rues.
Lourdement armés, les jihadistes, approximativement au nombre de 5.000 hommes, ont eu des années pour se préparer à cet assaut.
Le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les affaires humanitaires et l'aide d'urgence, Stephen O'Brien, s'est dit "extrêmement préoccupé pour la sécurité de quelque 1,5 million de personnes vivant à Mossoul qui pourraient être touchées par les opérations militaires".
Selon lui, "les familles sont exposées à un risque extrême d'être prises entre deux feux ou prises pour cibles par des snipers".
- Coalition anti-EI -
Les forces du gouvernement irakien, assistées par diverses autres forces, ont resserré depuis des mois leur dispositif autour de Mossoul. Elles ont récemment repris des positions clés près de Qayyarah, une ville située à environ 60 kilomètres au sud de Mossoul, y préparant l'offensive finale.
Le Premier ministre a précisé que seules l'armée et la police irakiennes entreraient dans Mossoul, alors que de nombreuses autres forces sont déployées en vue de l'offensive, dont des combattants peshmergas kurdes et des milices sunnites et chiites.
"La force qui mène les opérations de libération est la courageuse armée irakienne avec la police nationale, et ce sont elles qui entreront dans Mossoul, pas d'autres", a déclaré M. Abadi.
Mossoul, ville à majorité sunnite, avait été prise avec une relative facilité en juin 2014 par les jihadistes sunnites de l'Etat islamique, en partie à cause de la profonde défiance de la population locale envers les forces de sécurité irakiennes, dominées par les chiites.
Avant le lancement de l'offensive, l'organisation paramilitaire Hachd al-Chaabi, dominée par des milices chiites soutenues par l'Iran, a déclaré son intention de participer à l'opération. Des peshmergas kurdes ont également fait mouvement depuis l'est en direction de Mossoul.
La coalition internationale antijihadiste menée par les Etats-Unis fournit un soutien aérien et terrestre à l'opération. Et la Turquie, qui possède une frontière avec l'Irak, au nord, a également offert son soutien.
Avant l'annonce du lancement de l'opération, l'armée irakienne avait indiqué avoir largué par les airs des dizaines de milliers de tracts sur Mossoul, dont certains donnant des consignes de sécurité aux habitants en prévision de l'offensive.
C'est à Mossoul, que le leader de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, avait publiquement proclamé un califat, installé en juin 2014 sur des territoires conquis par les jihadistes en Irak et en Syrie.
- Appel de Poutine -
Avant le début de l'opération, le président russe Vladimir Poutine a invité la coalition internationale menée par les Etats-Unis à faire le maximum pour éviter des victimes civiles.
"Nous espérons que nos partenaires américains, et en l’occurrence nos partenaires français aussi, agiront avec précision et feront tout pour minimiser, ou encore mieux, exclure toute victime parmi la population civile", a dit M. Poutine lors d'une conférence de presse en marge du sommet des Brics à Goa, en Inde.
"Nous n'allons pas attiser l'hystérie sur ce sujet, comme le font nos partenaires occidentaux, parce que nous comprenons que nous avons besoin de combattre le terrorisme et que pour cela, il n'y a pas d'autres moyens que les combats offensifs", a-t-il ajouté.
Ces déclarations interviennent alors que les Occidentaux accusent la Russie de commettre des "crimes de guerre" contre les civils d'Alep-est, la partie de la grande ville du nord de la Syrie contrôlée par les rebelles et soumise à d'intenses bombardements du régime et de son allié russe.
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