Le décret de l'émir a invoqué une conjoncture régionale "délicate" et "des défis sécuritaires" pour justifier cette dissolution, sans mentionner les frictions politiques internes.
Le Koweït, première monarchie du Golfe à se doter d'un Parlement dès les années 1960, est coutumier des crises politiques, ce qui a bloqué différentes réformes économiques.
La baisse des prix du pétrole affecte en outre l'économie du pays, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
L'émirat a enregistré un déficit budgétaire de 4,6 milliards de dinars (13,7 milliards d'euros) au dernier exercice fiscal qui s'est achevé le 31 mars, après 16 ans d'excédents grâce aux prix élevés de l'or noir.
Le pays compte 1,3 million de Koweïtiens, dont 30% de chiites et quelque trois millions de résidents étrangers.
Les citoyens koweïtiens vivent à l'ombre d'un Etat-providence et des mesures d'austérité décidées par le gouvernement - à l'initiative d'élus tribaux proches de l'exécutif - ont provoqué des remous au sein même du Parlement.
Ainsi, des députés ont déposé trois demandes pour auditionner des ministres sur l'augmentation des prix de l'essence et de présumés abus financiers et administratifs.
Le tribunal administratif de Koweït a déjà invalidé le 28 septembre la décision du gouvernement d'augmenter les prix des produits pétroliers.
Dans son verdict, le tribunal affirme que le gouvernement a "violé la loi" en raison de vices de forme, estimant que la décision de relever les prix devait être approuvée au préalable par le Conseil suprême du pétrole, la plus haute instance en charge du secteur pétrolier.
- 'Conjoncture délicate' -
Le tribunal, dont les verdicts peuvent être contestés en appel puis en cassation, a en outre rejeté une autre requête de suspension immédiate de la hausse des prix. Les nouveaux prix du carburant, appliqués depuis le 1er septembre, resteront ainsi en vigueur jusqu'à une décision finale de la justice.
La hausse des prix, allant de 40% à 80% selon les produits pétroliers, a été vivement critiquée par des députés et des militants politiques depuis son entrée en vigueur. Certains députés ont exigé du gouvernement de compenser les citoyens koweïtiens.
La dissolution du Parlement a été annoncée au lendemain de l'appel du président du Parlement Marzouk al-Ghanem à des élections anticipées pour relever les défis économiques et sécuritaires auxquels le Koweït est confronté.
En vertu de la Constitution, des élections anticipées devront être organisées dans un délai de deux mois après la dissolution de la Chambre.
Dans son décret, l'émir a évoqué une conjoncture régionale "délicate" et "la nécessité de faire face aux dangers des défis sécuritaires".
Le peuple sera ainsi appelé à choisir de nouveau ses représentants et à "contribuer à relever ces défis", a ajouté le chef de l'Etat sans donner plus de précisions.
Le décret a été promulgué sur une recommandation du Conseil des ministres qui a tenu dimanche une réunion extraordinaire pour discuter de l'impasse avec des parlementaires sur les prix de l'essence et des réformes économiques.
Le mandat du Parlement dissous courait jusqu'à fin juillet 2017. La date des prochaines élections n'a pas été fixée.
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