"Est-il pertinent de faire prendre des risques pour une infrastructure inadaptée, comme l'ont dit les experts indépendants? N'y a-t-il pas actuellement d'autres priorités pour la nation"?, interroge la ministre, également en charge des Transports, dans le Journal du Dimanche.
"Je comprends l'exaspération devant l'occupation illégale du terrain, mais ma conception de l'Etat est qu'il doit être médiateur et aider chaque partie à sortir des postures", poursuit Mme Royal.
"Les élus locaux ne veulent pas perdre la face, c'est compréhensible. Mais le résultat du référendum, positif pour eux, leur permet justement de prendre acte de cette caution tout en reconnaissant que devant le blocage sur le terrain, il vaut mieux arrêter les frais. L'évacuation se ferait alors pacifiquement", déclare-t-elle encore dans le JDD.
La ministre, défavorable de longue date à une expulsion par la force des zadistes occupant le site de l'aéroport, franchit un pas de plus dans son opposition au Premier ministre Manuel Valls, qui a assuré mardi que l'évacuation des occupants du site "se fera(it)" dès "cet automne", malgré "des craintes de violences".
Le président François Hollande, selon des extraits du livre "Un président ne devrait pas dire ça..." rendus publics mercredi, confie que l'aéroport projeté en Loire-Atlantique "ne verra pas le jour", semblant prendre le contrepied de son Premier ministre. Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a toutefois ajouté que ces propos n'étaient plus d'actualité, le référendum (de juin) approuvant sa construction étant intervenu entre-temps.
"Imaginons seulement qu'il y ait mort d'homme, parmi les forces de l'ordre ou du côté des manifestants. Ce serait gravissime!", prévient encore Mme Royal, rappelant le décès du jeune écologiste Rémi Fraisse lors d'un affrontement avec des gendarmes sur le chantier du barrage de Sivens (Tarn) en octobre 2014.
Interrogé sur France 3, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a entretenu le flou sur les intentions de l'exécutif, jugeant nécessaire de "prendre en compte" à la fois le résultat du référendum et la situation sur place.
"Le problème, c'est que pour faire cet aéroport, vous savez ce que ça nécessite (...) C'est l'engagement d'un bras de fer violent", a déclaré M. Le Foll, insistant sur les risques de "débordements" en cas d'évacuation du terrain.
"Il faut qu'on soit aussi responsable", a estimé le porte-parole, tout en assurant que le projet d'aéroport n'était pas pour autant abandonné. "Il y a eu un référendum, un processus est enclenché", a-t-il justifié.
Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite, a pour sa part jugé "irresponsable" la position de la ministre de l'Environnement, au vu du résultat du référendum. "Pour quelqu'un qui vantait la démocratie participative, un mensonge de plus!", a-t-il déclaré sur C8.
La cour administrative d'appel de Nantes examinera le 7 novembre les recours déposés par les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) contre les arrêtés préfectoraux autorisant les travaux, a-t-on appris samedi de source judiciaire.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.