Plus d'une vingtaine de frappes ont secoué jeudi à l'aube plusieurs quartiers rebelles de la grande ville septentrionale, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Selon cette ONG basée en Grande-Bretagne qui se base sur un vaste réseau de sources en Syrie, les troupes progouvernementales ont avancé dans le même temps dans le nord-est d'Alep, où elles se sont emparées de collines surplombant les secteurs tenus par les insurgés.
Depuis le début le 22 septembre d'une vaste offensive du régime visant à reprendre la totalité de l'ancienne capitale économique du pays, les forces progouvernementales ont grignoté du terrain aux rebelles qui contrôlent la partie est.
L'OSDH n'était pas en mesure dans l'immédiat de donner un bilan sur d'éventuelles victimes dans les raids de jeudi.
La télévision d'Etat a elle fait état de la mort de quatre enfants dans des tirs de roquettes qui ont touché une école dans la partie occidentale d'Alep, contrôlée par le régime.
L'offensive du régime est soutenue par l'aviation de la Russie qui a intensifié ses frappes en début de semaine.
Mardi, 56 civils, dont sept enfants, ont été tués dans les quartiers rebelles, et mercredi 15 autres civils ont perdu la vie dans ce secteur, a affirmé Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH.
"Le bilan a augmenté car de nombreuses personnes sont mortes des suites de leurs blessures tandis que d'autres corps sont toujours bloqués sous les décombres", a-t-il indiqué.
Les bombardements rebelles sur les quartiers gouvernementaux ont également coûté la vie à huit civils mardi et mercredi, a ajouté l'OSDH.
- Lausanne et Londres -
Cinq ans après le début du conflit en Syrie, la communauté internationale s'avère toujours incapable de mettre fin au bain de sang dans le pays, et en particulier à Alep.
Plus de 250.000 personnes vivent dans les quartiers rebelles de cette ville, assiégés depuis plusieurs mois et où les hôpitaux sont régulièrement pris pour cible. L'ONU, la France et les Etats-Unis ont dénoncé des "crimes de guerre".
Les Etats-Unis et la Russie, qui avaient "suspendu" il y a plusieurs jours leur dialogue sur la Syrie, ont annoncé mercredi deux réunions internationales avec des puissances arabes et européennes: la première samedi à Lausanne et la seconde dimanche à Londres.
Le porte-parole du département d'Etat américain John Kirby a indiqué que le principal sujet de conversation à Lausanne serait "la brutalité continue du siège d'Alep et les frappes intentionnelles de l'armée russe et du régime syrien".
Le président russe "Vladimir Poutine a exprimé l'espoir que la rencontre prévue le 15 octobre à Lausanne (...) soit productive afin de contribuer réellement au règlement" du conflit syrien, a indiqué pour sa part le Kremlin.
La semaine dernière, la Russie avait mis son veto à une résolution française au Conseil de sécurité de l'ONU qui prévoyait un cessez-le-feu à Alep et l'interdiction de son survol par tous les avions militaires.
Au lendemain de Lausanne, le secrétaire d'Etat américain John Kerry se rendra dimanche à Londres pour retrouver ses "partenaires internationaux", c'est-à-dire très probablement ses homologues des puissances européennes, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France.
Depuis mars 2011, le conflit syrien s'est complexifié et internationalisé, provoquant la mort de plus de 300.000 personnes. Plus de 13,5 millions de Syriens, dont six millions d'enfants, ont également besoin d'aide humanitaire, selon l'ONU.
Mercredi, le régime d'Assad a accepté la nomination du Jordanien Ali al-Zaatari au poste de coordinateur pour l'ONU de l'aide humanitaire en Syrie, qui a pris ses nouvelles fonctions mardi, selon le porte-parole de l'ONU Stephane Dujarric.
L'ONU peine à acheminer l'aide humanitaire aux 5,5 millions de Syriens qui vivent dans des zones difficiles d'accès, dont près de 600.000 dans des zones assiégées.
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