Le 8 avril, les deux groupes avaient annoncé un accord stratégique prévoyant la prise de contrôle par Vivendi de 100% du bouquet de télévisions payantes Mediaset Premium et un échange de participations de 3,5%. Mais, le 25 juillet, Vivendi a annoncé renoncer au rachat de 100% de Premium, émettant des doutes concernant ses résultats futurs.
Il a alors proposé de racheter 20% du bouquet et de prendre une participation de 15% dans Mediaset, via l'émission d'une obligation convertible obligatoire, une proposition rejetée par Mediaset.
Le groupe italien a engagé en août une action en justice, réclamant à Vivendi 50 millions d'euros pour chaque mois de retard dans l'application du contrat. Fininvest, la holding de la famille Berlusconi qui contrôle Mediaset, demande pour sa part 570 millions d'euros d'indemnités pour les "sérieux dommages déjà causés" depuis la dénonciation de l'accord. La première audience devant la justice italienne est fixée le 21 mars 2017.
Et Mediaset a décidé de durcir le bras de fer: le groupe de Silvio Berlusconi vient de déposer une autre demande pour la mise sous séquestre de 3,5% du capital de Vivendi, a indiqué à l'AFP mercredi une source proche de Mediaset, confirmant des informations de presse. Le tribunal de Milan l'examinera le 8 novembre.
Interrogée mercredi soir au sujet de ce nouveau recours, une porte-parole de Vivendi a indiqué que le groupe ne faisait "pas de commentaire sur les litiges en cours".
- Cours de bourse en berne -
Mediaset est durement affecté en Bourse par les incertitudes entourant le sort de Premium: dans un marché quasi à l'équilibre, son titre a chuté de 3,99% à 2,602 euros mercredi à la Milan, atteignant un des ses plus bas niveaux depuis deux ans.
Mediaset n'a reçu "aucune nouvelle offre de Vivendi" pour tenter de régler le dossier, a déclaré à l'AFP une source proche du dossier.
Cette source a fait état de contacts entre les deux groupes via "des personnes qui se posent comme médiateurs", mais "il n'y a pas de dialogue direct".
Une autre source a indiqué que les contacts, qui se poursuivent, avaient "redémarré début septembre".
La presse italienne a récemment fait état d'une hypothèse de travail concernant une prise de contrôle à 40% de Premium par Vivendi, tandis que Mediaset en garderait 40% et un ou plusieurs autres acteurs en auraient 20%.
L'objectif pour Vivendi est de ne pas consolider 200 millions d'euros de pertes pour le bouquet payant, ce qu'il doit faire s'il s'empare de 100% de la filiale.
La première source proche n'a pas confirmé l'étude d'un tel schéma, tandis que contactée par l'AFP, Mediaset s'est refusée à tout commentaire.
Mediaset considère l'accord avec Vivendi comme liant et donc comme toujours valide, au contraire de Vivendi, qui l'estimait caduc au 30 septembre.
Pour Mediaset Premium, cela signifie que Mediaset "ne peut rien faire sans l'autorisation de Vivendi, rien qui puisse avoir un impact sur les comptes de l'entreprise, prendre des décisions stratégiques. Cela concerne par exemple le fait de prendre de nouveaux droits pour le sport, le fait d'ouvrir de nouvelles chaînes, de faire des campagnes publicitaires", a indiqué la première source proche du dossier, en évoquant une situation de "paralysie".
A fin juin, Premium avait perdu quelque 100 millions d'euros, obligeant Mediaset à la recapitaliser à hauteur de quelque 130 millions d'euros pour couvrir les pertes et doter la société de moyens de poursuivre son activité.
Vivendi a souligné à plusieurs reprises vouloir parvenir à un nouvel accord, estimant cette alliance "stratégique". Le président de son directoire Arnaud de Puyfontaine avait indiqué fin septembre être "optimiste". Il avait néanmoins récemment déclaré que le groupe français "n'était pas dépendant de Mediaset pour construire un opérateur latin".
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