Grand jour pour le CHU de Rouen (Seine-Maritime) et ses partenaires mardi 11 octobre 2016. Le centre hospitalier a lancé le projet Stop As, pour Search Treatment and improve Outcome of Patients with Aortic Stenosis, un dispositif qui devra permettre de comprendre le déclenchement, l'évolution et la guérison du rétrécissement de la valve aortique, une pathologie méconnue mais souvent mortelle pour les plus de 65 ans.
Une subvention de 6,6 millions d'euros
Le projet est d'ampleur : le CHU et ses partenaires - la Fédération Hospitalo-Universitaire (qui regroupe Caen, Lille, Amiens et Rouen, l'hôpital Bichat, celui de Georges Pompidou, la société française de cardiologie, cinq industriels... - ont remporté un appel à projets gouvernemental qui leur garantit une subvention de 6,6 millions d'euros sur un total de 20 millions, à dépenser sur cinq ans.
De nouveaux traitements contre une maladie mortelle
"C'est un phénomène fréquent, explique Hélène Eltchaninoff, chef du service cardiologie du CHU et qui pilote l'ensemble du projet. Il touche les personnes âgées. La valve s'épaissit, se calcifie et empêche la bonne circulation du sang jusqu'au coeur. Il y a un haut risque de décès des patients." 5% des plus de 65 ans serait touchés par cette maladie, "soit autant que la maladie d'Alzheimer, dont on parle beaucoup plus", rappelle la responsable.
Pendant longtemps, il fallait opérer à coeur ouvert. Puis le professeur Alain Cribier, prédécesseur de Hélène Eltchaninoff, a inventé en 2002 la valve percutanée via un cathéter qui passe par l'artère fémorale. Le patient ne reçoit échappe ainsi à l'anesthésie générale et peut sortir plus rapidement de l'hôpital. Une start-up met également en place "une sorte d'échographe très puissant" qui permet de mettre fin à la calcification de la valve.
Comprendre, analyser, résoudre
Le projet Stop As consiste à reprendre et à poursuivre tout ce qui a déjà été fait sur la maladie : "Stop As s'inscrit dans la continuité des travaux déjà réalisés, explique la professeure. Il doit permettre de comprendre ce qui conduit à la calcification de la valve et comment le rétrécissement progresse. En cinq ans, on espère trouver des mécanismes pour prévenir la maladie ou en tout cas la ralentir. Et puis nous allons tenter d'évaluer l'impact des nouveaux traitements sur la qualité de vie, sur la diminution du coût pour la société, avec notamment le raccourcissement de la durée d'hospitalisation. On sait également que la valve percutanée s'altère avec le temps. On veut le documenter." Le challenge est de taille. Hélène Eltchaninoff le sait : "De nombreuses équipes de chercheurs ont essayé mais ont échoué.
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