Après un calme relatif pendant le week-end, des avions russes ont de nouveau mené des raids intensifs sur des secteurs tenus par les insurgés opposés au président syrien Bachar al-Assad dans la deuxième ville du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Sur le plan diplomatique, la communauté internationale se montre toujours incapable de s'entendre pour faire cesser le bain de sang dans les quartiers rebelles d'Alep, assiégés depuis plusieurs mois et où vivent plus de 250.000 personnes.
Des centaines de personnes, en grande majorité des civils, y ont perdu la vie dans des bombardements particulièrement violents depuis le début le 22 septembre d'une offensive de l'armée syrienne, appuyée par son allié russe.
La ville est devenue un des symboles de la guerre qui déchire la Syrie depuis mars 2011.
Illustrant ces désaccords, le président russe Vladimir Poutine a annulé sa prochaine visite à Paris, trois jours après le veto russe sur une résolution française à l'ONU appelant à un cessez-le-feu à Alep.
Dans la métropole meurtrie, au moins 25 civils, dont quatre enfants, ont péri dans les bombardements de mardi, d'après l'OSDH.
"Il s'agit des raids aériens russes les plus violents depuis que le régime a annoncé une réduction des bombardements sur la partie orientale d'Alep" le 5 octobre, a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
- Linceul blanc -
Le correspondant de l'AFP dans la partie rebelle a vu de nombreux corps déchiquetés et d'autres corps sans vie à la suite de l'effondrement d'un immeuble frappé dans le quartier de Boustane al-Qasr.
Des Casques blancs --les secouristes volontaires en zone rebelle-- sont intervenus rapidement pour tenter de dégager, avec les mains, des rescapés dans les décombres. D'autres transportaient les corps sans vie de deux enfants, enveloppés d'un linceul blanc.
Quatre personnes ont en outre été tuées du côté gouvernemental de la ville, à la suite de tirs de roquettes des rebelles sur le quartier de Hamdaniyé, selon l'agence de presse officielle Sana.
Des obus de mortier ont par ailleurs été tirés mardi près de la célèbre mosquée des Ommeyades, l'un des lieux les plus prestigieux de la capitale syrienne, faisant des blessés parmi la population, a aussi indiqué Sana sans plus de précisions.
Un correspondant de l'AFP à Damas a ensuite confirmé que d'intenses tirs de mortier avait touché plusieurs quartiers de la capitale.
Les rebelles de la Ghouta orientale, une zone assiégée située à l'est de Damas, visent régulièrement la capitale avec des obus de mortier. Ils sont eux-mêmes fréquemment la cible de raids de l'aviation syrienne ou russe.
Dans le sud du pays, la guerre a également fauché des enfants. Au moins cinq écoliers ont été tués par des tirs de roquettes des rebelles sur une école primaire à Deraa, selon les médias officiels syriens et l'OSDH.
D'après l'Observatoire, ce bilan pourrait s'alourdir car certains des 25 blessés sont dans un état critique.
- Principal objectif -
Des groupes rebelles contrôlent la majeure partie de la province méridionale de Deraa mais son chef-lieu éponyme, considéré comme le berceau de la révolte syrienne de 2011, est principalement tenu par des forces progouvernementales.
La révolte a commencé cette année-là par des manifestations pacifiques durement réprimées par le régime de Bachar al-Assad, qui ont provoqué une insurrection armée contre le pouvoir.
Depuis, la révolte a basculé dans une guerre civile destructrice (plus de 300.000 morts) qui est devenue de plus en plus complexe à mesure de l'implication de groupes jihadistes et de nombreux acteurs régionaux et internationaux.
Il y a un an, la Russie a lancé une campagne militaire d'envergure pour voler au secours du régime, alors en difficulté face aux rebelles et aux jihadistes. Depuis, l'armée a reconquis de nombreux territoires perdus.
Mais pour Damas, la reconquête de la totalité d'Alep reste le principal objectif car elle lui permettrait de remporter une victoire aussi bien symbolique que stratégique face à la rébellion.
Alors que la France a fustigé des "crimes de guerre" à Alep, où les puissantes bombes russes font des ravages, M. Poutine a décidé mardi d'annuler sa visite prévue le 19 octobre dans la capitale française.
Le président russe reste toutefois "disposé à visiter Paris lorsque le président (François) Hollande se sentira à l'aise" pour le voir, a assuré le Kremlin.
Au Royaume-Uni, le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson a indiqué qu'il "voudrait voir des manifestations devant l'ambassade de Russie" à Londres pour protester contre le rôle de Moscou en Syrie.
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