L'histoire des Bleus "made in coach Deschamps" prend sa source le 19 novembre 2013 avec le barrage retour du Mondial contre l'Ukraine (3-0 au Stade de France). Et leur trajectoire n'a fait qu'épouser, depuis, une courbe ascendante.
Quart-de-finaliste au Brésil en 2014 puis passée tout près d'un sacre continental à la maison le 10 juillet, cette formation n'a cessé de grandir, au point d'imposer déjà son autorité dans sa quête d'un ticket pour le grand rendez-vous de 2018 en Russie.
Excepté l'accident au Belarus (0-0), peut-être dû aux affres des débuts de saison voire à un excès de confiance, les Tricolores se comportent en patrons dans le groupe A de la zone Europe, à l'image de leurs deux succès contre la Bulgarie (4-1) puis aux Pays-Bas (1-0). Et le regard de leurs adversaires n'est plus le même au moment de les défier.
"Les Pays-Bas ont l'habitude de faire du jeu mais ils nous ont attendus très bas. On a une maîtrise collective bien meilleure qu'il y a un moment. On est capable de prendre un peu plus les choses en main", a validé Deschamps après la victoire à Amsterdam.
- 'Des automatismes, des certitudes' -
A l'Euro, la France avait parfois eu la tremblotte et n'avait pas toujours réussi à juguler la pression inhérente à son statut de pays organisateur. La deuxième partie du tournoi avec l’émergence définitive d'Antoine Griezmann et l'installation d'un système tactique sur mesure pour l'as de l'Atletico Madrid (4-2-3-1) ont bouleversé la donne et fait de cette équipe une machine de guerre. "On maîtrise notre sujet", insiste DD.
"On est ensemble depuis pas mal de temps, ça commence à se voir. On a des automatismes, des certitudes", renchérit Dimitri Payet. Le capitaine et gardien Hugo Lloris, auteur d'un arrêt crucial en fin de partie lundi, juge que les Bleus ont "gagné en maturité".
A la montée en gamme de Griezmann, candidat au podium du Ballon d'Or et autour de qui s'articule toute l'animation offensive, s'ajoute la prise de pouvoir en défense de Laurent Koscielny. Le "Gunner" est sans conteste l'un des meilleurs mondiaux à son poste aujourd'hui et fut un mur infranchissable à Amsterdam. Après avoir été associé à Adil Rami puis à Samuel Umtiti à l'Euro, Koscielny a retrouvé son partenaire habituel Raphaël Varane, mais le véritable N.1, c'est bien lui.
- Pogba, facteur X -
Le "facteur x" de cette équipe de France c'est Paul Pogba. Quand le joueur le plus cher du monde (105 millions d'euros) décide, comme aux Pays-Bas, de laisser de côté les gestes techniques inutiles et d'évoluer à son vrai niveau, les Bleus sont transfigurés. Dommage qu'il n'ait pas eu le même rendement tout au long de l'Euro. Mais "La Pioche" n'a que 23 ans et ses meilleures années sont sans doute devant lui.
Les blessures (Giroud, Sagna) ou l'âge (Evra) ont contraint Deschamps à ouvrir son onze de départ à de nouveaux éléments depuis l'Euro (Sidibé, Kurzawa, Gameiro) mais le sélectionneur s'appuie surtout sur une colonne vertébrale Lloris-Koscielny-Pogba-Griezmann qui, en deux ans, a fait ses preuves face aux épreuves.
Difficile dans ces conditions d'imaginer un retour rapide de Karim Benzema, mis en examen dans l'affaire de la sex-tape. La justice doit se prononcer vendredi sur la régularité de la procédure. Mais, même si l'issue du dossier lui était favorable, on voit mal Deschamps menacer l'équilibre de son groupe en rappelant l'attaquant du Real Madrid dans les semaines qui viennent.
Le sélectionneur devrait logiquement reconduire la même ossature pour le prochain rendez-vous contre la Suède, co-leader du groupe A, le 11 novembre au Stade de France. Celle qui, depuis 2014, a replacé les Bleus sur la carte de la planète football.
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