Israël entrait mardi dans la période des fêtes de Yom Kippour et Souccot sous le choc d'un attentat commis dimanche. Le meurtre de deux Israéliens par un Palestinien ensuite abattu par des policiers fait craindre un nouveau cycle de tensions un an après.
En 2015, les célébrations de Yom Kippour (le Grand Pardon) et de Souccot (les Cabanes) avaient préludé à une vague de violences toujours en cours.
A l'occasion de Kippour, de mardi soir à mercredi soir, et Souccot, à partir de dimanche soir et pour une semaine, les fidèles affluent dans la Vieille ville de Jérusalem pour prier devant le mur des Lamentations, situé en contrebas de l'ultra-sensible esplanade des Mosquées.
Troisième lieu saint de l'islam également révéré par les juifs comme le mont du Temple, l'esplanade, située à Jérusalem-Est annexée et occupée par Israël, transcende le conflit israélo-palestinien.
Avant même le début de Kippour, des dizaines de milliers de fidèles se sont pressés dans la nuit devant le mur antique pour prier, certains jusqu'au lever du soleil.
- Bouclage pour les Palestiniens -
"Vous priez, et vous vous libérez de tout ce que vous avez fait de mauvais, vous vous sentez relié à Dieu", dit à l'AFP Moshe Cohen, un fidèle de 19 ans.
Plus de 3.000 policiers sont mobilisés à Jérusalem pour les fêtes, a indiqué la police.
Comme communément en ces périodes sensibles, l'armée israélienne a fermé les Territoires de Cisjordanie et de la bande de Gaza, empêchant les Palestiniens d'en sortir pour entrer en Israël, sauf pour les urgences médicales ou humanitaires.
Les quelque 400.000 colons israéliens vivant en Cisjordanie, occupée par l'armée israélienne depuis 1967, ne sont pas concernés par ces restrictions censées durer jusqu'à mercredi soir.
Pour les Palestiniens, ces dispositions sont de celles qui leur pourrissent la vie.
Dans le secteur musulman de la Vieille ville, le rideau de nombreux magasins restait tiré dans la matinée. Les commerçants qui viennent travailler ou ont du personnel venant de Cisjordanie "vont ouvrir plus tard aujourd'hui, vu qu'il va leur falloir trois fois plus de temps pour venir", dit un professionnel sous couvert de l'anonymat.
- Attentat déjoué -
Pour Israël, il s'agit de minimiser le risque d'attaque de Palestiniens. La sécurité intérieure (le Shin Beth) a opportunément annoncé mardi l'arrestation, un mois plus tôt, d'un Palestinien de Jérusalem qui préparait un attentat suicide dans un autobus du quartier de colonisation de Pisgat Zeev.
Mohamad Joulani agissait sur instructions de membres du Hamas à Gaza, dit le Shin Beth. Lui-même appartenait au mouvement islamiste palestinien avec lequel Israël est en état de guerre permanent.
L'armée israélienne a en outre détruit à l'explosif et à titre punitif le logement à Naplouse (Cisjordanie) d'Amjad Aliwi, arrêté et condamné à la prison à vie. Il appartenait selon Israël à une cellule du Hamas responsable d'une attaque menée au tout début de la vague de violences actuelle: l'assassinat sous les yeux de leurs enfants d'un couple de colons israéliens le 1er octobre 2015.
L'attaque de dimanche a été saluée par le Hamas comme les précédentes mais elle n'a pas été revendiquée. Son auteur, Misbah Abou Sbeih, était connu comme un militant ardent de la "défense" de l'esplanade notamment sur les réseaux sociaux.
Les Palestiniens craignent que les Israéliens, qui contrôlent tous les accès à l'esplanade, ne finissent par la diviser et n'autorisent les juifs à y prier. Le gouvernement israélien se défend de vouloir modifier le statu quo.
Le maire adjoint israélien de Jérusalem, Meir Turgeman, a appelé à sanctionner la population palestinienne pour des actes comme celui de Misbah Abou Sbeih. Il a prôné l'arrêt de projets d'aménagement de la partie palestinienne de la ville. "Les gens de Jérusalem-Est veulent nous tuer et nous anéantir. Pourquoi devrions-nous leur accorder une chance supplémentaire tous les jours", a-t-il demandé. Le bureau du maire a pris ses distances avec ces propos.
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