"Les cassettes" de l'ex-conseiller à l'Elysée de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, "sont très importantes, non pas qu'elles révèlent quoi que ce soit - il n'y a pas de secrets d'Etat - mais elles vont révéler ce qu'est ce type. Sa grossièreté, sa méchanceté, son cynisme", déclare à propos de son prédécesseur le chef de l'Etat, selon les propos rapportés par les journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans "Un président ne devrait pas dire ça" (éditions Stock). L'Express en publie les bonnes feuilles mercredi.
Les deux journalistes racontent dans leur livre le quinquennat de François Hollande à travers de nombreux entretiens avec le président de la République, qui se livre sur de nombreux responsables politiques dont celui qu'il a battu à la présidentielle de 2012.
"Ce qu'on ne voit pas chez lui, c'est qu'il ne fait pas le partage entre ce qui est possible et ce qui n'est pas possible, le légal et le non-légal, le décent et le non-décent. Pourquoi cette espèce d'appât de l'argent ? (...) Il s'entoure de gens d'argent. Pourquoi ? (...) L'argent est toujours l'argent ! C'est ça qui est étonnant", souligne M. Hollande.
Quand les deux hommes se retrouvent en décembre 2013, pour la première fois depuis la passation de pouvoirs un an et demi plus tôt, le chef de l'Etat est surpris que Nicolas Sarkozy "commence à (lui) parler de l'argent qu'il gagnait avec ses conférences". "Je me dis : il ne va pas oser quand même...", dit-il avant de soupirer : "Uniquement l'argent ! Que l'argent...".
Pour autant, tout en dénonçant "la ligne de Sarkozy" qui est "la peur" et "le choix de la radicalisation verbale pour aller chercher les électeurs du Front national", François Hollande n'hésiterait pas à voter pour Nicolas Sarkozy si celui-ci était opposé, au second de la présidentielle, en mai 2017, à la présidente du Front national, Marine Le Pen.
"Oui, moi je le ferais. J'irais, pour voter contre Le Pen. Il faut se rappeler, c'était déjà très dur pour moi d'appeler à voter Chirac en 2002 (...) S'il fallait appeler à voter Sarkozy, on le ferait", confie-t-il.
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