Dernier-né des Nobel, le "prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel" a été créé en 1968 et décerné pour la première fois l'année suivante. Il doit être annoncé lundi à 11H45 (09H45 GMT).
Le comité a pris l'habitude de récompenser le plus souvent des duos ou trios d'économistes mais en 2015 un seul chercheur, l'Américano-britannique Angus Deaton, avait été distingué, "pour son analyse de la consommation, de la pauvreté et du bien-être".
Parmi ses potentiels successeurs figurent l'Américain Paul Romer, 60 ans, qui a été rendu célèbre par ses travaux sur la croissance endogène. Le nouvel économiste en chef de la Banque mondiale et favori selon le quotidien suédois Dagens Nyheter, avait d'ailleurs été présenté par son université comme lauréat du prix lors d'une invitation à une conférence de presse prévue ce lundi. Invitation qui depuis a été retirée.
Ses compatriotes William Baumol, 94 ans, spécialiste du marché du travail, et Jagdish Bhagwati, auteur de recherches sur la théorie des échanges qui font référence, figurent également parmi les noms cités pour le Nobel.
Né en Inde en 1934, ce dernier a joué "un rôle capital, quoique subtil, pour empêcher le protectionnisme d'acquérir ses lettres de noblesse" selon l'un de ses anciens élèves, Paul Krugman, primé en 2008.
- Esther Duflo, candidate idéale? -
Sur les 76 lauréats du prix, 55 ont la nationalité américaine. Si cette année le comité Nobel décidait de distinguer un chercheur d'une autre nationalité, son choix pourrait se porter sur le Français Olivier Blanchard, 67 ans, spécialiste du marché du travail qui a quitté en 2015 son poste d'économiste en chef du Fonds monétaire international, ou le Suédois Lars E.O. Svensson, 68 ans, pour ses travaux sur la politique monétaire.
D'autres sommités américaines sont également citées comme Douglas Diamond, né en 1953, et Philip Dybvig, 61 ans, pour leur travail sur les paniques financières, ou Robert Townsend, né en 1948, pour son analyse du rôle des systèmes financiers dans les économies en développement.
Enfin, Michael Woodford, spécialiste du monétarisme, et Robert Barro, 72 ans, qui a travaillé sur les déterminants de la croissance, sont aussi considérés comme des candidats sérieux.
Quant aux femmes, elles sont les grandes absentes du palmarès du prix. Seule une, Elinor Ostrom, a été récompensée, en 2009.
La Franco-américaine Esther Duflo, 43 ans, serait une lauréate idéale, selon l'économiste suédois Micael Dahlén, interrogé par le quotidien Svenska Dagbladet.
"Car il est grand temps qu'une femme obtienne le prix, que quelqu'un en-dessous de l'âge de la retraire obtienne (cette récompense), car ses recherches constituent une percée dans la connaissance des liens entre pauvreté et économie", a-t-il expliqué.
Le prix d'économie est l'avant-dernier de cette saison Nobel après ceux de médecine, physique et chimie annoncés à Stockholm, et le prix de la paix annoncé vendredi à Oslo. Le nom du lauréat du prix de littérature sera dévoilé jeudi.
Le Nobel --un diplôme, une médaille d'or et un chèque de 8 millions de couronnes (828.000 euros)-- sera remis le 10 décembre à Stockholm.
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