Il aurait pu être le héros français du 10 juillet dernier, qui a finalement souri à des Portugais devenus champions d'Europe après le but d'Eder dans la prolongation (1-0). De ce match à l'issue frustrante, beaucoup de choses ont été mises aux oubliettes, mais pas l'énorme performance de Sissoko.
Infatigable combattant, il avait été omniprésent. Ses nombreuses percées plein axe et ses boulets de canon avaient fait se lever le Stade de France, mais n'avaient pourtant pas fait mouche.
"Je ne sais pas si c'est par rapport à la finale de l'Euro, mais le regard des gens a changé vis-à-vis de moi, a reconnu le milieu de terrain à tout faire des Bleus, samedi à Clairefontaine. C'est flatteur mais ce qui m'importe c'est le collectif."
- Il ne déçoit quasiment jamais -
Or ce qui importe surtout pour un joueur, c'est le regard de son sélectionneur. Et depuis quatre ans, celui de Didier Deschamps a toujours été bienveillant vis à vis de celui qui côtoie désormais au quotidien Hugo Lloris à Tottenham. Il a toujours apprécié Sissoko pour sa polyvalence et sa capacité à se hisser à la hauteur des attentes et des enjeux fixés.
C'était déjà la cas au Mondial-2014 où il avait crevé l'écran contre la Suisse (5-2), avec un premier but international en prime, le seul à ce jour. Ce fut encore plus évident à l'Euro où il se montra aussi précieux qu'indispensable à partir du quart de finale contre l'Islande (5-2).
"C'est un joueur très, très régulier, de devoir, sur lequel on peut s'appuyer. C'est pour ça qu'il est autant apprécié par ses entraîneurs et le sélectionneur", a résumé Lloris dimanche en conférence de presse.
Avec 47 sélections au compteur, l'ancien Toulousain fait désormais figure de cadre. Et alors que Deschamps cherche encore les bons mots et les bons choix pour que Paul Pogba réussisse enfin à donner la pleine mesure de son talent, Sissoko, lui, s'adapte sans peine à toutes les situations et ne déçoit quasiment jamais.
Le Spur évolue tout de même dans un registre souhaité par le sélectionneur. "Il me demande d'apporter mes qualités de percussion et de jeu vers l'avant. A la perte de balle, il faut bien resserrer et aider au maximum Paul et Blaise (Matuidi) pour avoir un milieu bien solide", explique-t-il.
- Un des coeurs du moteur -
"Vu que j'ai un profil différent, je peux aussi évoluer dans l'axe. J'ai ces repères donc à trois on peut annihiler les contre-attaques. Mais j'ai aussi beaucoup de liberté", poursuit le joueur de 27 ans.
Derrière le gros impact physique très souvent mis par Sissoko, capable d'user et faire craquer n'importe quel milieu de terrain adverse, s'exprime un mental en acier d'où se puise une motivation sans faille à défendre le maillot bleu.
"Que ce soit cinq minutes, une heure ou quatre-vingt dix minutes, je suis toujours fier et content de jouer" pour l'équipe de France, disait-il à l'Euro. Ses prestations sont la manifestation de cette volonté de tout donner pour l'équipe nationale. Au point que cette abnégation, souvent au paroxysme chez Sissoko, pousse ses partenaires aux mêmes velléités.
L'ancien joueur de Newcastle n'est certainement pas le plus doué techniquement, ni le plus charismatique, ni probablement un capitaine dans l'âme. Il est un des coeurs du moteur de l'équipe de France, sa plus puissante locomotive.
Et en passant par Amsterdam lundi, il ne sera pas de trop pour mener l'équipe de France jusqu'en Russie d'ici 2018.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.