Ce rapprochement pourrait, selon des experts, accentuer l'image radicale de Fateh al-Cham, qui avait pourtant justifié en juillet sa rupture avec Al-Qaïda par sa volonté de se rapprocher de la rébellion non-jihadiste.
L'annonce a été publiée sur le compte Twitter de Fateh al-Cham, ex-Front al-Nosra, ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda. Ecrit à la main, le communiqué est signé par les chefs des deux parties.
Avant d'être un groupe indépendant, Jound al-Aqsa avait été affilié à Al-Nosra, lui-même faisant l'objet de sanctions américaines.
Cette annonce intervient alors que, depuis trois jours, de violents combats opposent Jound al-Aqsa à des groupes rebelles dans le nord-ouest de la Syrie, alors qu'ils sont censés être tous alliés contre le régime de Bachar al-Assad.
Les affrontements, qui ont éclaté dans la province d'Idleb après des arrestations mutuelles, ont poussé Fateh al-Cham à mener une médiation, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les rebelles, notamment l'influent groupe islamiste Ahrar al-Cham, accusent des chefs de Jound al-Aqsa d'être liés au groupe Etat islamique (EI), principale organisation jihadiste en Syrie mais ennemi mortel des rebelles.
"En vue de surmonter la lutte interne qui ne profite qu'au régime, nous, Jound al-Aqsa, annonçons que nous prêtons allégeance au Front Fateh al-Cham", indique le communiqué.
Or, "cette allégeance va renforcer l'influence des éléments les plus radicaux", estime Romain Caillet, consultant sur les questions islamistes.
"Le Front Fateh al-Cham s'est présenté comme faisant partie de la rébellion, mais en prenant Jound al-Aqsa sous son aile, il joint ses forces à un groupe considéré (...) par chacune des factions de l'opposition comme un paravent de l'EI", explique à l'AFP Charles Lister, du Middle East Institute.
"Fateh al-Cham montre que la protection de jihadistes, même ceux assez extrémistes pour être frappés du label EI, est plus importante que celle de l'opposition au sein de laquelle il a tellement essayer de s'incruster", poursuit l'expert.
Cette question est une pierre d'achoppement dans les pourparlers sur la Syrie entre la Russie et les Etats-Unis, parrains respectifs du régime et de l'opposition.
Mocou accuse Washington de "protéger" Fateh al-Cham et de n'avoir pas tenu sa promesse de séparer ce groupe de ses alliés rebelles "modérés" sur le terrain.
Les Américains accusent de leur côté les Russes de bombarder sans distinction rebelles et jihadistes et affirment maintenir Fateh al-Cham dans les "groupes terroristes".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.