Clamant que "les sondages se sont toujours trompés, en Colombie, en Angleterre, en Israël, partout", l'ancien président de la République compte sur un Zénith "plein à craquer" pour "une démonstration de la souveraineté populaire contre la souveraineté médiatique", selon des confidences au Journal du Dimanche.
Pour les meetings, vu la sociologie militante, "l'Ouest ne nous est pas très favorable, PACA, on met le paquet, l'Ile-de-France, ça va être énorme", glissait en septembre un parlementaire sarkozyste. Le meeting au Zénith est le plus grand de M. Sarkozy dans sa campagne pour la primaire.
Outre "le sentiment d'être en harmonie avec le mood du public" dans des "salles bondées", Nicolas Sarkozy exprime au JDD sa volonté de se poser en "porte-parole" de "la colère des Français". "Si je ne fais pas rempart, on va avoir un problème très fort", dit celui qui veut revenir à l'Elysée en 2017, après avoir cédé la place à François Hollande en 2012.
Dimanche après-midi, ce candidat à la primaire prononcera un discours centré sur "le déclassement et les solutions à y apporter", selon son entourage. Avant lui, des interventions de François Baroin, potentiel futur Premier ministre, mais aussi d'Ingrid Betancourt, Franco-Colombienne ancienne otage des Farc libérée sous son quinquennat.
En difficulté dans les sondages qui donnent toujours Alain Juppé vainqueur de la primaire (20 et 27 novembre) et prédisent un duel LR-FN au second tour de la présidentielle, l'ancien président du parti Les Républicains (ex-UMP) qualifie l'engouement pour son rival de "phénomène artificiel".
"Y a-t-il un déplacement où il ait suscité l'amour? Une réunion publique où il y ait eu du monde? Un de ses livres qui ait marché? C'est totalement hors sol. Si vous regardez l'électorat de droite, c'est plié: c'est moi", déclare Nicolas Sarkozy au JDD.
- Contrer "une perte de vitesse" -
Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting publié dimanche, Alain Juppé creuse l'écart des intentions de vote au premier tour de la primaire (39%, contre 31%) depuis la semaine marquée par la diffusion d'un documentaire sur Bygmalion - dossier dans lequel le parquet a requis le renvoi en procès de Nicolas Sarkozy - et la publication du livre à charge de son ancien homme de confiance, Patrick Buisson.
Mais l'ancien président remonte et devance Alain Juppé auprès des sympathisants de droite hors FN (39% contre 35%). "La différence entre les deux n'est pas abyssale. En fait, tout dépendra du panel des électeurs", estime un ancien ministre. Le maire de Bordeaux a d'ailleurs martelé samedi devant des jeunes à Malakoff: "Plus il y aura de votants et plus j'ai de chances" de l'emporter.
Pour mobiliser le coeur de l'électorat de droite, M. Sarkozy a ces derniers temps attaqué l'ancien Premier ministre sur sa "loyauté" autour du vote éventuel d'électeurs de gauche à la primaire.
En quête de rebond, ce fan de sport a aussi proposé vendredi deux nouveaux référendums le jour du second tour des élections législatives, le 18 juin 2017, sur "la suspension de l'automaticité du regroupement familial" et l'internement administratif des fichés S "les plus dangereux".
Outre des juppéistes, le professeur de droit Dominique Rousseau a critiqué cette idée samedi, ce dernier la jugeant hors du périmère permis par la Constitution. Perplexe sur l'intérêt et la faisabilité de ces référendums, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas y a vu dimanche "une proposition pour faire parler car il est en perte de vitesse", d'autant que "pendant sa présidence, Nicolas Sarkozy n'a fait aucun référendum".
Face au "mur de tous ceux qui n'ont rien fait", Nicolas Sarkozy compte, lui, "en remettre une couche sur le référendum" au Zénith - "le référendum, c'est quand même de Gaulle" - suivant une méthode confiée au JDD: "annoncer la mesure qu'on propose, laisser les pour et les contre s'exprimer et passer la voiture-balai avec deux jours de recul pour tirer les leçons et remettre le train sur les rails".
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