Fin février, une précédente manifestation avait réuni entre 15.000 et 50.000 opposants sur la Zad. Cette nouvelle mobilisation organisée sur la zone d'aménagement différé de 1.650 hectares, rebaptisée par ses opposants "zone à défendre", se veut une réponse à la menace d'expulsion par les forces de l'ordre de la Zad et de ses occupants illégaux.
En écho à la lutte du Larzac, les manifestants ont été invités à se munir chacun d'un bâton et à le planter dans la terre de Notre-Dame-des-Landes pour venir le rechercher en cas de tentative d'expulsion de la Zad.
Peu après 10H00, trois cortèges se sont ébranlés à travers le bocage nantais, dans une ambiance bon enfant, à partir du nord, de l'ouest et du sud de la Zad, située à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes, a constaté une journaliste de l'AFP.
Grosses chaussures aux pieds et sac au dos, tous les marcheurs étaient munis de bâtons. Beaucoup portaient un autocollant en forme de coeur disant "Défendre la Zad, c'est vital".
Parmi les pancartes brandies par les uns et les autres, on peut lire "Ni travaux, ni expulsions" ou "Touche pas à mon campagnol". Sur la route, des manifestants chantent "Des bâtons, pas des avions!" ou scandent "Nous sommes là, nous serons là", tout en frappant le sol de leurs bâtons, interrompus de temps à autre par la rumeur d'un hélicoptère de la gendarmerie qui survole la Zad.
A "La Vache rit", ferme emblématique du combat des zadistes, des cars déposaient un à un des opposants venus de toute la France, voire de l'étranger. Au micro, une occupante plante le décor: "Nous sommes ici rassemblés pour envoyer un message fort et dire que c'est pas la peine d'essayer" de venir évacuer la Zad.
Jean-Luc, 57 ans, arrive tout juste en car du Loir-et-Cher. Il veut "montrer que la mobilisation ne faiblit pas". "Les gens de la Zad ont besoin de soutien, dit-il, surtout à cette période où il est question d'une intervention policière".
- Le bâton de la protection -
"Nous voulons leur dire (au gouvernement et aux partisans du projet) : +Est-ce que vous avez bien mesuré l'énormité du soutien qu'a la Zad dans toute la France et au delà+?", explique à l'AFP Geneviève Coiffard, représentante d'Attac à la coordination des opposants.
"Le bâton, c'est le bâton du voyage, de la protection, des troupeaux. Ce n'est pas le bâton de la défense. En cas d'agression, on va faire le serment de venir le reprendre", poursuit-elle, avant de lancer une mise en garde : "On est sur le symbole, mais c'est une détermination sans faille".
Paysan installé depuis 1999 sur la Zad, Marcel Thébault attend les gendarmes de pied ferme. "On se prépare toujours à une intervention", dit-il. "On ne la craint pas en tremblant, encore moins quand on voit la foule ici."
Cette nouvelle mobilisation, qui se poursuivra dimanche sous d'autres formes, vise à "mettre des bâtons dans les roues du projet". Les opposants, qui mènent depuis quinze ans une intense occupation du terrain parallèlement à une toute aussi frénétique bataille juridique, en avait fixé la date dès juillet, peu après la victoire du "oui" au référendum local sur le projet de transfert et la confirmation par l'exécutif qu'il serait réalisé.
Selon les opposants, on n'a jamais été aussi proche d'une décision d'évacuer la Zad de ses quelque 300 occupants, Manuel Valls ayant promis le lancement des travaux du nouvel aéroport nantais à l'automne.
En suspens depuis l'automne 2012 et la dernière tentative d'expulsion des occupants de la Zad, les travaux peuvent officiellement démarrer depuis la publication le 14 septembre des derniers arrêtés préfectoraux. Déclarée d'utilité publique en 2008, la nouvelle infrastructure aurait dû initialement être inaugurée en 2017.
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