"On sera des milliers et des milliers", prédit Dominique Fresneau, co-président de l'Acipa, l'une des principales associations opposées au projet, qui appelle à ce nouveau rassemblement avec une cinquantaine d'autres organisations, syndicats et partis politiques.
Plusieurs dizaines de cars venant de toute la France doivent déposer leurs passagers en début de matinée sur le site, situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes. Ils doivent ensuite rejoindre à pied l'un des trois cortèges qui parcourra une partie de la "Zad", la zone d'aménagement différé de 1.650 hectares créée en 1974, rebaptisée "zone à défendre" par les opposants.
"C'est un moment décisif: on n'a jamais été aussi proche d'une décision d'envahir la Zad et de vider la Zad" de ses quelque 300 occupants, Manuel Valls ayant promis le lancement des travaux du nouvel aéroport nantais à l'automne, affirme M. Fresneau.
"La menace est sérieuse. (...) On n'est plus dans le préventif, il faut éviter cette expulsion et essayer de peser sur la décision de l'Etat", ajoute-t-il.
- Faire 'reculer' le gouvernement -
Cette nouvelle mobilisation, qui se poursuivra dimanche sous d'autres formes, vise à "empêcher toute agression contre la Zad" et à "mettre des bâtons dans les roues du projet". Les opposants, qui mènent depuis quinze ans une intense occupation du terrain parallèlement à une toute aussi frénétique bataille juridique, en avait fixé la date dès juillet, peu après la victoire du "oui" au référendum local sur le projet de transfert et la confirmation par l'exécutif qu'il serait réalisé.
Le départ de la marche dans le bocage nantais doit être donné peu après 10H00. En écho à la lutte du Larzac, les manifestants sont invités à se munir chacun d'un bâton et à les planter dans la terre de Notre-Dame-des-Landes pour s'engager à venir les rechercher en cas de tentative d'expulsion de la Zad.
Les trois cortèges, qui parcourront 2,5 à 4 kilomètres, doivent converger en milieu de journée vers la ferme de Bellevue, l'un des soixante lieux de vie de la Zad. C'est là que doit être inauguré un hangar destiné à servir de repli et de stockage de matériel. La journée de mobilisation se clôturera par des concerts.
Fin février, une précédente manifestation avait réuni entre 15.000 et 50.000 opposants sur la Zad. "On souhaite une mobilisation encore plus massive et un engagement massif des gens", avec l'ancrage des bâtons, "un symbole de la détermination" des opposants, pour qui "depuis plus de 40 ans, c'est un vrai pèlerinage, une marche au long cours", souligne Vincent Delabouglise, membre de Copain 44, un collectif d'agriculteurs opposés à l'aéroport.
La consultation des électeurs de Loire-Atlantique le 26 juin, voulue par l'exécutif pour sortir du blocage sur ce dossier, a été "une tentative de désolidarisation" du mouvement anti-aéroport, mais "on en est sorti encore plus fort", assure-t-il.
"Plus on va réussir à mobiliser, plus il y a des chances qu'ils reculent et ne viennent pas nous attaquer", escompte un occupant de la Zad, s'exprimant sous couvert du prénom générique "Camille".
Dimanche, les occupants de la Zad appellent les manifestants à participer à la construction de nouvelles infrastructures et à des structures de défense, ainsi qu'à une "formation géante" d'auto-défense.
En suspens depuis l'automne 2012 et la dernière tentative d'expulsion des occupants de la Zad, les travaux peuvent officiellement démarrer depuis la publication le 14 septembre des derniers arrêtés préfectoraux.
Les partisans du projet, les collectivités locales qui le financent en tête, ont à nouveau réclamé à l’État de "passer aux actes" et "au plus vite" pour la réalisation de cet aéroport, déclaré d'utilité publique en 2008, qui aurait dû initialement être inauguré en 2017.
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