QUESTION: Quelles sont les premières aides apportées aux populations des régions affectées par l'ouragan?
REPONSE: "Nous organisons déjà des convois par voie terrestre, par mer et par air qui transportent de la nourriture, de l'eau et des médicaments pour les zones sinistrées. Ce matin, deux hélicoptères de l'armée américaine qui ont été mis à notre disposition ont transporté 50 tonnes d'eau, de nourriture et de médicaments dans le département de la Grande Anse. Un convoi de 4 camions vient de partir vers la ville des Cayes et demain un autre convoi de 10 camions va partir vers le sud.
Ce soir encore un bateau va partir toujours en direction de la Grande Anse et particulièrement de la localité de Dame Marie avec 9 containers de ces mêmes articles. C'est sans doute l'arrondissement le plus touché et il n'y a aucune possibilité d'y faire atterrir un hélicoptère. Donc on s'organise et on fait de notre mieux pour venir en aide à la population sinistrée".
Q: Pourquoi le gouvernement n'a pas déclaré l'état d'urgence?
R: "Il y a des mécanismes déjà dans la loi d'urgence et de la loi de finances qui nous permettent d'engager des fonds sans qu'il soit nécessaire de déclarer l'état d'urgence. Il y a un certain débordement possible dans le cadre de l'état d'urgence.
En créole on dit +prekosyon pa kapon+, c'est-à-dire que celui qui prend des précautions ça n'est pas nécessairement quelqu'un qui est lâche. On n'a pas déclaré l'état d'urgence pour éviter une utilisation du budget de la République qui ne serait pas tout à fait dans les normes.
On est conscient qu'il y a une situation d'urgence. Est-il pourtant nécessaire dans l'état actuel des choses de réorganiser le budget de l'Etat? Non car nous n'avons pas encore l'évaluation complète des dégâts causés par l'ouragan Matthew.
Q: Allez-vous pouvoir contrôler l'aide humanitaire pour ne pas reproduire le fiasco de l'après-séisme en 2010 où une infime fraction de l'aide était parvenue aux victimes?
R: "Tout va passer par le gouvernement: il n'est pas question que des ONG prennent le contrôle de l'assistance humanitaire. Celles qui sont déjà sur place depuis des années, voire des décennies, ces ONG sont là et elles opèrent aujourd'hui dans le pays.
Mais on est très strict sur ce point: ce pays est dirigé par un gouvernement. Si ces organisations ne reconnaissent pas le gouvernement, qu'elles ne viennent pas du tout. Sur le terrain c'est la protection civile qui coordonne tout. On ne va pas transformer cet Etat en un véritable bordel. Ca ne va pas arriver. On en a fait l'expérience en 2010, on a appris de nos erreurs, on agira en gens responsables".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.