Mais les échantillons positifs de Dan Carter, Joe Rokocoko et Juan Imhoff, ne déboucheront pas forcément sur une sanction pour dopage. Explications.
. Les faits
Le 24 juin dernier, l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) contrôle tous les joueurs de la finale du Top 14 délocalisée au Camp Nou à Barcelone et remportée par le Racing 92 face à Toulon (29-21).
Dans les urines de trois des principaux joueurs du nouveau champion de France, sont retrouvées des traces de corticoïdes, produit interdit en compétition sans autorisation médicale.
Les Néo-Zélandais Dan Carter, Joe Rokocoko et l'Argentin Juan Imhoff, les trois joueurs concernés, avaient été déterminants dans la victoire héroïque du Racing, en infériorité numérique pendant plus d'une heure.
. Qui dit quoi ?
Simon Porter, agent des Néo-Zélandais Dan Carter et Joe Rokocoko, a affirmé vendredi que la prise de corticostéroïdes par les deux joueurs répondait à une "utilisation thérapeutique".
Un peu plus tard, le Racing admettait dans un communiqué que les deux stars ne possédaient pas d'autorisations d'usage à des fins thérapeutiques (AUT) puisque leur traitement aux corticoïdes était "autorisé".
"Il s'agit de traitements administrés par voie autorisée, prodigués en réponse à des pathologies avérées, plusieurs jours avant la finale du Top 14 et ne nécessitant pas d'AUT", selon le club.
. Quelle est la règle en matière de corticoïdes ?
Les corticoïdes aux vertus multiples (anti-inflammatoires, anti-douleur, anti-allergiques...) sont interdits en compétition lorsqu'ils sont utilisés par voie systémique (orale, intraveineuse, intramusculaire ou rectale). Ils sont autorisés par voie locale (articulaire,?tendineuse, épidurale, cutanée et inhalée).
Les analyses antidopage ne peuvent pas déterminer la voie d'administration et sont donc toujours rendues positives. D'où la nécessité d'obtenir une AUT en cas d'usage systémique, ou de déclarer la prise de corticoïdes par voie locale lors du contrôle antidopage.
. Quel est l'usage avancé par les joueurs ?
Blessés respectivement à un mollet et à un genou, Carter et Rokocoko ont eu recours à des corticoïdes plusieurs jours avant la rencontre, par le biais d'infiltrations par voie articulaire ou tendineuse, ne nécessitant rien d'autre qu'une déclaration en bonne et due forme au moment du contrôle.
. Quelle est la mission de la fédération ?
L'AFLD, responsable du contrôle et de l'analyse, a transmis le dossier à la Fédération française de rugby (FFR).
La FFR, qui a reçu le courrier "il y a plusieurs semaines", dispose de dix semaines pour prendre une décision.
La Commission disciplinaire de lutte contre le dopage de la FFR a ouvert une procédure. Les trois joueurs ont été convoqués mais pas encore auditionnés, a indiqué vendredi la fédération à l'AFP.
La commission doit maintenant analyser et comparer les résultats rendus par le laboratoire avec le dossier médical des joueurs. En clair, les quantités de corticoïdes retrouvées dans les urines correspondent-elles à la prise déclarée en termes de date, de quantité et de mode d'administration ?
Une pratique courante consiste en effet à déclarer l'usage de corticoïdes par voie autorisée et à l'utiliser par une voie prohibée.
. Que risquent les joueurs/le club ?
Si la FFR estime qu'il y a un décalage entre les déclarations et les résultats des analyses, les joueurs pourront être suspendus. Dans ce cas, la sanction ne devrait pas être longue. Les sanctions sont susceptibles d'appel.
Le club pourrait pour sa part être sanctionné si, comme le prévoit le code mondial antidopage, trois joueurs au moins sont reconnus positif. Pour cela, il faudrait donc qu'aucun des trois mis en cause ne parvienne à convaincre les "juges".
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