Lors d'une conférence de presse dans son QG parisien, la candidate a détaillé les douze grandes mesures de ce programme censé correspondre à la "nouvelle société en train de naître".
"Les Français ont compris que nous avions changé de monde. Ils ont compris que le numérique et les multiples applications qui en découlent imprimaient une transformation radicale des modes de vie et de travail", affirme Mme Kosciusko-Morizet, 43 ans. "Nous vivons la révolution d'un millénaire", s'enthousiasme-t-elle également sur la plaquette du projet distribué à la presse.
Ses propositions tiennent en trois grands chapitres: "Nouvelles libertés", "nouvelles sécurités" et "nouvelles responsabilités". "Ca ne se mesure pas au poids, ce n'est pas indispensable d'avoir un sac-à-dos" pour transporter le projet, lance-t-elle, en montrant la brochure d'une quinzaine de pages. Un tacle à son concurrent Bruno Le Maire, dont le programme tient, lui, dans un gros classeur de 1.001 pages.
"La rencontre entre le numérique et le mouvement d'émancipation qui est en train de bouillonner" va transformer la société. D'où la nécessité de "se réorganiser, de fixer de nouvelles règles du jeu", selon NKM.
Place à "la démocratie enfin participative!" lance-t-elle, dix ans après Ségolène Royal, qui fut la première à la proposer durant la campagne de 2007.
La députée de l'Essonne veut la création d'"une chambre de citoyens virtuelle, permettant à chaque Français de proposer directement une réforme". "Au-dessus de 500.000 signatures en ligne", un projet de réforme serait présenté au parlement, "qui serait tenu de débattre du texte".
Si la mesure n'est pas nouvelle - la réforme des institutions de 2008 prévoit un procédé analogue, mais avec un dixième des électeurs et un cinquième des membres du parlement - la version NKM, qui nécessite seulement un peu plus de "1% des électeurs inscrits", va plus loin.
- "La qualité de l'air, grande cause nationale" -
A l'instar de presque tous les autres candidats, la candidate propose également "100 milliards d'euros de baisse d'impôts et de charges pour la compétitivité des entreprises", afin de "créer un choc de compétitivité inédit dans notre pays". Elle souhaite en outre "un statut plus simple" et "plus protecteur pour le travailleur indépendant".
L'ex-ministre de l'Ecologie et organisatrice du Grenelle de l'Environnement fin 2007 veut "encourager l'écologie de proximité en généralisant les circuits courts (alimentaires, télétravail, production énergétique)". Il faut "retrouver l'énergie mobilisatrice du Grenelle", estime la candidate, qui fera "de la qualité de l'air une grande cause nationale".
Autres mesures: la mise en place d'une "flat tax" ou "impôt proportionnel individualisé", le versement d'une allocation de ressources dès le premier enfant ou une "politique éducative renouvelée". Si "la réforme de Najat Vallaud-Belkacem (ministre de l'Education nationale) n'est ni faite ni à faire, les angles d'attaque à son encontre venant de la droite ne sont pas judicieux", a tenu à souligner la candidate.
Celle-ci se distingue également de ses concurrents en se déclarant "pour le maintien du collège unique". "On ne trie pas les enfants à dix ans", a-t-elle dit, dans un nouveau tacle à M. Le Maire, favorable au collège diversifié avec options dès la sixième.
L'ancienne ministre n'a pas non plus épargné l'ex-chef de l'Etat. Le débat sur la déchéance de nationalité (initié par François Hollande après les attentats de 2015) a été "inutile", celui sur le burkini "vain", celui sur les Gaulois "très détestable".
Créditée de 3% des voix par les sondages, NKM n'a pas voulu dire qui elle soutiendrait au second tour de la primaire (20 et 27 novembre). "Laissez-moi d'abord défendre mes idées", a-t-elle glissé.
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