Sous les flashs des photographes et les encouragements des curieux, Jane Hartley a glissé en souriant son bulletin dans l'urne de bois installée en majesté sur le bar.
Un groupe d'Américains venus du New Jersey (nord-est) et de New York ont pris la suite, jouant des coudes pour se frayer un passage entre les habitués et les touristes massés dans ce bar exigu, aux murs lambrissés d'acajou.
Les électeurs devaient dûment présenter leur passeport américain avant de prendre part au vote, dont les résultats ne seront dépouillés que le 8 novembre.
Devenu une incontournable tradition, ce "straw poll" (littéralement vote de paille) remonte à 1924. Faute de pouvoir voter par procuration, les Américains expatriés dans la ville lumière voulaient avoir leur mot à dire - même symbolique - dans l'élection de leur président.
Expédié en pièces détachées de New York, avant d'être minutieusement reconstruit à Paris, ce bar était le repère d'Américains aussi célèbres qu'Ernest Hemingway ou F. Scott Fitzgerald.
Le barman Gilles Chauvin, vétéran du Harry's bar avec 32 ans passés derrière le zinc, arborait mercredi sa neutralité, l'autocollant géant de la candidate démocrate Hillary Clinton collé sur son veston blanc voisinant avec un stylo géant aux couleurs du républicain Donald Trump glissé dans sa poche.
Le Harry's se targue d'avoir presque toujours "élu" le vainqueur de l'élection américaine, sauf en 1976 quand le démocrate Jimmy Carter l'avait emporté, et en 2004 lorsque le républicain George W. Bush avait été réélu.
"Ma prédiction, c'est que le peuple américain fera le bon choix", a fort diplomatiquement confié Son Excellence Jane Hartley à l'AFP.
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