L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine, qui dirige le Conseil de sécurité en ce mois d'octobre, a déclaré à des reporters à l'issue du vote que M. Guterres était "clairement le favori".
Le diplomate russe a annoncé un vote formel du Conseil jeudi pour confirmer le choix du candidat, ajoutant qu'il s'attendait à ce que la sélection se fasse "par acclamation".
"Nous souhaitons tout le bien à M. Guterres en s'acquittant de ses devoirs de secrétaire général des Nations unies ces cinq prochaines années", a ajouté M. Tchourkine.
Durant le vote de mercredi les cinq membres permanents du Conseil, Royaume-Uni, Etats-Unis, Russie, Chine et France, qui disposent d'un droit de veto, ont voté avec des bulletins de couleur différente des dix autres membres. Dans les scrutins précédents tous les membres, permanents et non permanents, du Conseil, disposaient des mêmes bulletins.
Il a donc été possible de voir pour la première fois mercredi si l'un des cinq membres permanents envisageait de bloquer la candidature de M. Guterres.
Le Portugais avait terminé en tête des cinq scrutins préliminaires déjà effectués. Aux deux tours précédents, 12 des 15 pays membres l'avaient "encouragé", deux l'avaient "découragé", émettant donc un vote défavorable, et un dernier était "sans opinion".
Le vote de mercredi a permis de voir que quatre des grandes puissances avaient émis un vote favorable, et l'une d'entre elles a remis un vote "sans opinion". Mais aucun des cinq membres permanents n'a bloqué M. Guterres.
Dix candidats étaient en lice pour succéder au sud-coréen Ban Ki-moon, qui a effectué deux mandats de cinq ans.
Après approbation par le Conseil de sécurité, le candidat retenu doit également recueillir ensuite le vote favorable de l'Assemblée générale de l'ONU avant de prendre ses fonctions le 1er janvier prochain.
- Un homme d'action -
S'il est élu, Antonio Guterres ferait mentir les observateurs qui anticipaient il y a quelques mois la nomination d'un secrétaire général issu d'un pays d'Europe de l'Est, seule région à ne pas avoir encore obtenu ce poste.
L'idée qu'une femme puisse diriger l'ONU, après huit hommes depuis la création de l'organisation, semblait aussi être un argument de poids.
Pas plus tard que lundi, la Russie par la voix de son ambassadeur Vitali Tchourkine avait ainsi indiqué qu'elle aimerait qu'une femme devienne le prochain secrétaire général des Nations unies et qu'elle soutiendrait un candidat d'Europe de l'Est.
La candidature de Kristalina Georgieva, mise en avant au dernier moment, la semaine passée, par la Bulgarie, semblait ainsi être de nature à pouvoir faire bouger les choses mais la commissaire européenne au Budget et ancienne vice-présidente de la Banque mondiale n'a apparemment pas pu passer devant Antonio Guterres.
Celui-ci a occupé la fonction de Premier ministre du Portugal entre 1995 et 2002. Agé de 67 ans, il a été le chef du Haut commissariat pour les réfugiés (UNHCR) durant 10 ans. Ingénieur de formation, fervent catholique, il se décrit lui-même comme un homme d'action et s'est battu sans relâche durant une décennie pour les droits des migrants, de 2005 à 2015.
Durant ses deux mandats à la tête du HCR, il avait également réussi à réformer la structure interne de l'institution, en réduisant d'un tiers le nombre des employés dans les bureaux de son quartier général à Genève. Cela avait permis d'améliorer considérablement la réponse aux crises internationales en permettant le déploiement de davantage de personnels sur les points chauds.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.