C'est d'ailleurs le ministère omanais des Affaires étrangères qui a annoncé avoir réussi, "à la demande des autorités françaises, sur instruction du sultan Qabous et en coordination avec certaines parties yéménites, à retrouver l'otage et à la transférer lundi soir au sultanat en attendant son rapatriement".
"Elle est libre et à Mascate", a-t-on confirmé au Quai d'Orsay sans plus de précisions.
Le porte-parole du ministère omanais, cité par l'agence officielle ONA, n'a pas identifié les parties yéménites ayant collaboré à la libération de l'ex-otage.
Employée du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Nourane Houas avait été enlevée le 1er décembre 2015 à Sanaa, la capitale yéménite sous contrôle des rebelles chiites Houthis.
Dans un communiqué publié lundi soir par l'Elysée, le président François Hollande "exprime sa gratitude à tous ceux qui ont permis l’issue heureuse de cette épreuve, et notamment au sultan Qabous Ibn Saïd", tout en saluant "le courage de Nourane Houas pendant sa longue détention".
Au passage, le président français "exprime son estime pour l’action (...) des membres du Comité international de la Croix-Rouge. Ils retrouvent aujourd’hui l’une des leurs, enlevée dans l’exercice de sa mission au service des populations meurtries par les conflits armés."
Réaction soulagée aussi à Tunis: dans un communiqué publié dans sa page officielle Facebook, "le ministère tunisien des Affaires étrangères exprime son profond soulagement à cette bonne nouvelle (...) et remercie toutes les parties qui ont contribué à la libération de Nourane Houas notamment les autorités omanaises et le comité international de la Croix-Rouge".
- Les enlèvements, véritable industrie au Yémen -
Le CICR lui-même remercie, dans un communiqué publié à Genève, "tous ceux qui ont contribué à faciliter la libération de Mme Houas, en particulier sa Majesté le sultan Qabous d’Oman", tout en refusant de "s’exprimer sur l’identité et les motivations des ravisseurs, ni sur les détails de cette libération".
"Nous sommes reconnaissants aux gouvernements français et tunisien de leur soutien et de leur coopération durant cette période", déclare Alexandre Faite, chef de la délégation du CICR au Yémen cité par le communiqué. "Nous restons déterminés à venir en aide à la population du Yémen, qui souffre terriblement dans le conflit en cours. Nous espérons pouvoir bientôt reprendre la totalité de nos activités dans le pays".
En août, de nombreux Tunisiens avaient appelé sur les réseaux sociaux à ne pas oublier Nourane Houas, après la diffusion d'une vidéo de l'otage. Début septembre, le gouvernement tunisien avait affirmé qu'elle "allait bien", sans plus de précisions.
La jeune femme, responsable d'un programme de protection humanitaire au sein de la mission de l'ONG au Yémen, avait été enlevée en même temps qu'un employé yéménite du CICR, relâché quelques heures plus tard.
Le sultanat d'Oman, qui garde des relations avec tous les protagonistes du conflit yéménite, a joué le rôle d'intermédiaire dans la libération de nombreux étrangers. Il avait notamment contribué à la libération en août 2015 de la Française Isabelle Prime, après six mois de détention au Yémen.
Mascate est en effet en bons termes avec les rebelles Houthis, qui ont saisi le pouvoir dans le nord du Yémen et le gouvernement reconnu par la communauté internationale du président Abd Rabboi Mansour Hadi, soutenu par une coalition conduite par l'Arabie saoudite.
Le Yémen a connu de nombreux enlèvements d'étrangers ces dernières décennies. Véritable industrie dans ce pays à forte tradition tribale, l'enlèvement d'étrangers servaient aux tribus pour demander des avantages au gouvernement.
Mais certains enlèvements ont été le fait de groupes extrémistes comme Al-Qaïda, qui a une forte présence notamment dans le sud et le sud-est du pays.
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