Pour l’Église catholique la profanation d'un lieu de culte doit être "réparée". A plus forte raison quand il s'agit d'un meurtre.
C'est pour cela qu'un rite pénitentiel de réparation est organisé dimanche après-midi, suivi d'une messe, célébrée par Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen.
"Le rite consiste à +laver+ l'église en l'aspergeant d'eau bénite", a expliqué à l'AFP l'archevêque qui avait célébré le 2 août, dans la cathédrale de Rouen, la messe des obsèques du prêtre assassiné.
Le rite visera aussi à "réparer" les profanations commises contre des objets cultuels par les deux jihadistes, Adel Kermiche, un Stéphanais, et Abdel Malik Petitjean, venu de Savoie.
Les deux hommes se sont en effet acharnés sur l'autel en bois en lui portant des dizaines de coups de couteau.
Ils ont aussi arraché une croix de procession scellée dans le mur, renversé le grand cierge de Pâques et arraché le chapelet des mains d'une Vierge de Fatima. La commune compte une importante communauté portugaise.
Après le rite pénitentiel, Mgr Lebrun, entouré notamment du curé de la paroisse Auguste Moanda-Phuati, du vicaire général du diocèse Philippe Maheut et d'autres prêtres des paroisses environnantes, doit célébrer la messe.
Avant d'entrer dans l'église il aura conduit, à partir de 15H30 une procession sur environ 500 mètres qui débutera à la porte du presbytère, non loin de l'Hôtel de Ville.
Le maire Hubert Wulfranc (PCF) et l'archevêque devaient prendre la parole avant la cérémonie.
Tous les habitants qui n'auront pas réussi à entrer dans l'église pourront suivre la cérémonie à l'extérieur sur un écran géant.
- Théâtre de l'horreur -
De nombreux musulmans devraient se joindre à la foule, à l'extérieur de l'église. Un appel en ce sens a été lancé à la prière du vendredi à la mosquée stéphanaise Yahya, qui se trouve sur les hauteurs de la ville, juste à côté de l'autre église de la ville, Sainte-Thérèse.
Croyants de toutes confessions ou non croyants, tous les Stéphanais ont été fortement marqués par le drame. D'autant que la bonne entente règne entre les différentes communautés.
La petite église Saint-Etienne, datant du XVIe siècle, sera restée fermée aux fidèles exactement 68 jours, après avoir été le théâtre de l'horreur pendant environ une heure, dans la matinée du 26 juillet.
Vers 9H30 du matin le père Jacques Hamel, 85 ans, venait de terminer sa messe pour seulement cinq personnes, trois religieuses et un couple d'octogénaires, quand ont surgi deux jihadistes de 19 ans en tenue de combat. Leurs seules armes véritables étaient des couteaux.
Le père sera égorgé, l'homme du couple, Guy Coponet, sera poignardé, laissé pour mort, mais s'en tirera miraculeusement. Les quatre femmes, épargnées et prises en otages, resteront traumatisées à vie par cette attaque, aussi brutale qu'inédite, perpétrée au nom de l'Etat islamique.
Au cours des premiers jours, n'entrera dans l'église que la police scientifique. Un très large périmètre de sécurité tiendra curieux et médias à distance. Puis l'église sera visible par la population mais restera de longues semaines entourée de barrières métalliques devant lesquelles s'accumuleront bouquets de fleurs, bougies et messages de sympathie envers le prêtre disparu, unanimement apprécié pour sa simplicité et son infatigable dévouement.
L'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray est le dernier en date subi par la France, le cinquième depuis janvier 2015. Il est survenu juste douze jours après celui de Nice, où un jihadiste au volant d'un camion avait tué 86 personnes.
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