Il y avait foule ce mardi 27 septembre 2016 dans le hall d'accueil du CHU Charles Nicolle, à Rouen (Seine-Maritime). Six dispositifs de soins médicaux innovants y étaient présentés au grand public et au personnel médical du centre hospitalier.
Après une demi-journée d'échanges et de présentation des projets sur tablette numérique et plaquettes informatives, le verdict est tombé: le coup de coeur du public est revenu au projet "technique d'ablation des drains aspiratifs type redon" présenté par l'équipe de chirurgie orthopédique, tandis que le prix du jury a été décerné au projet " le bain thérapeutique", présenté par l'équipe de neurochirurgie.
Un retour positif des patients
Outre l'exposition médiatique, le diplôme et le voyage d'études glanés dans l'opération, le prix du jury est surtout pour les sept personnes impliquées dans ce projet la juste récompense des efforts consentis. Matthieu Leseigneur, infirmier, est l'un d'eux: "la salle de bains thérapeutique est opérationnelle depuis le mois de mars au sein de notre service de neurochirurgie. Quand nous avons lancé ce concept, notre direction était au mieux indifférente, au pire sceptique. Le fait que ce prix du jury soit décerné par huit membres de cette même direction est donc une très belle récompense."
En près de sept mois de fonctionnement, la viabilité de ce concept importé des Pays-Bas s'est imposée presque naturellement, tant les retours des patients sont positifs. Les statistiques mentionnées sur la plaquette de présentation le confirment: sur les 95 bains effectués, 71 % se disent plus calmes et détendus, et 43 % constatent une diminution de la douleur après usage. Betty Chevallier, cadre de santé pour le service neurochirurgical, se félicite de ces résultats tangibles: "On a pu taxer l'installation au début de concept uniquement balnéothérapique, mais c'est beaucoup plus que cela. Il s'agit d'une médecine non médicamenteuse qui prouve son efficacité au quotidien."
Une médecine alternative non médicamenteuse
Concrètement, le bain thérapeutique Snoezelen, du nom du concept originel, a été au départ pensé comme un moyen de stimuler les patients en centre de rééducation. L'unité Harvey Cushing du service neurochirurgicale rouennais l'a réadapté à son espace, plutôt restreint, et à ses besoins: "on a vu ça au début comme un dispositif d'accompagnement pour les patients en phase post-opératoire. Depuis, on s'en sert pour les patients en phase de rémission après opération, et pour les personnes en état végétatif pour tenter de les stimuler cérébralement" développe Matthieu Leseigneur.
Dans des sessions pouvant aller de 30 minutes à 1h15, le patient, encadré par le personnel du service préalablement formé, est baigné dans une atmosphère propice à la relaxation, faite de colonnes à bulle, disque à huile, ciel étoilé, diffusion d'huiles essentielles, d'ambiance musicale relaxante. Il pourra s'installer dans un fauteuil ou être partiellement immergé dans une baignoire.
Une seconde salle de bain prévue à l'étage supérieure
Grâce à leur victoire de mardi, la fondation Charles Nicolle pourrait débloquer des fonds, le nerf de la guerre en milieu hospitalier, afin qu'ils puissent compléter leur dispositif, et, à terme, installer une seconde salle de bains thérapeutique à l'étage supérieur, pour doter l'ensemble du service neurochirurgical de l'hôpital.
Ci dessous, la vidéo de présentation du concept de salle de bains thérapeutique pour le concours:
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