"Il est temps de juger l'affaire, ça fait trop longtemps, il faut en finir", a déclaré depuis le box de la cour d'assises d'Aix-en-Provence l'aîné des deux frères, François, six ans après le règlement de comptes mortel du Clos la Rose, dans les quartiers nord de Marseille, le 19 novembre 2010.
Ces faits avaient suscité une vive émotion à cause du jeune âge de ses victimes : Jean-Michel Gomez, 16 ans, avait été tué de nombreuses balles de kalachnikov et une autre rafale avait fauché Lenny, un garçon de 11 ans, le laissant grièvement blessé.
"Je suis innocent. On est là pour en discuter, on va en discuter", a poursuivi le cadet, Nicolas Bengler, avec un fort accent marseillais. Deux de leurs lieutenants présumés, co-accusés, se sont également dits innocents.
Arrêtés fin 2010 dans une villa où ils séquestraient un homme avec lequel ils avaient un différend "commercial", les frères Bengler ont en revanche reconnu leur culpabilité dans cet enlèvement, qui doit également être jugé lors de ce procès.
"Vous m'arrêtez dans une maison en train de séquestrer, oui. Mais les affaires que vous m'avez mises par la suite, je n'ai rien à voir" avec, a déclaré François Bengler à propos de l'assassinat.
"Au bout de six ans, ce serait bien qu'il y ait tout le monde", a-t-il ajouté jeudi, au premier jour du procès, alors qu'un accusé --poursuivi uniquement pour l'enlèvement-- a fait faux bond, disant avoir peur pour sa vie. De nombreux témoins se sont désistés, fournissant des certificats médicaux ou disparaissant dans la nature.
Le banc des parties civiles est lui aussi resté vide à l'ouverture du procès jeudi : seule la mère de la victime de l'enlèvement y a pris place, alors que la famille de Jean-Michel Gomez, la victime de 16 ans, et Lenny, âgé aujourd'hui de 17 ans, ne sont pas venus affronter les Bengler.
Le témoignage de ce dernier, et celui d'autres témoins, s'annonçaient pourtant cruciaux pour l'accusation. La défense a déjà pointé les faiblesses du dossier d'assassinat : pas de preuve matérielle, comme l'ADN, des témoignages fragiles, d'autres à charge mais recueillis "sous X"...
Ils estiment les Bengler victimes de leur sinistre réputation de chefs de la bande de trafiquants des "Gitans", engagée dans une vendetta meutrière à Marseille avec leur rivaux des "Blacks", qui aurait encore fait 16 morts rien que ces 10 derniers mois.
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