Après un premier meeting à Strasbourg sur le thème de l'identité il y a deux semaines, Alain Juppé ira en terre centriste, à Lyon, et parlera de l'Etat, au sens large. Moins d'une dizaine de meetings sont prévus d'ici le scrutin des 20 et 27 novembre, et plutôt dans les grands villes.
Un "passage obligé", explique son directeur de campagne, pour un ancien Premier ministre qui n'excelle pas dans cet exercice de candidat.
Alors que Nicolas Sarkozy souffre de l'actualité, entre d'anciens grands flics proches de lui mis en examen ou en garde à vue, et l'épais pamphlet de son ancien conseiller Patrick Buisson, Alain Juppé, lui, continue tranquillement sa campagne.
Mercredi, c'est botté, casqué et cravaté qu'il a visité le chantier du futur incubateur de start-ups "de la "station F" à Paris, aux côtés du patron de Free, Xavier Niel. Au petit matin, il avait engrangé le soutien d'Hervé Mariton, candidat recalé pour se présenter à la primaire.
Alors Alain Juppé se fait-il "porter par une vague molle jusqu'au premier tour" comme le dit Bruno Le Maire en privé ? "L'alternance molle" prédit et fustige Nicolas Sarkozy. Le Premier ministre de 1995 est donc taxé de "mou" par ses adversaires. Il mène "une campagne plan-plan, un peu provinciale", moque un élu sarkozyste.
- 'la clé de la victoire c'est l'affrontemlent avec Sarkozy' -
"Jamais vu quelqu'un aussi haut dans les sondages qui imprime aussi peu. Cela se voit trop qu'il n'aime pas faire campagne", s'étonne un député PS dans les couloirs de l'Assemblée.
Malgré un effritement relatif chez les sympathisants LR depuis l'entrée en campagne de l'ancien président, le maire de Bordeaux continue de devancer Nicolas Sarkozy, tous les autres candidats étant loin derrière.
"Un sondage c'est une photo à l'instant T, quand ca dure, c'est un film", crânait le maire de Bordeaux il y a six mois lors d'une émission de télé. Son équipe quant à elle fait mine de regarder les tendances "de long terme".
"La clé de la victoire d'Alain Juppé, c'est l'affrontement avec Nicolas Sarkozy", confie le centriste François Bayrou qui l'incite à la bataille et le soutient.
Agacé par les nombreux commentaires suscités par une phrase de Nicolas Sarkozy sur nos ancêtres les Gaulois, le maire de Bordeaux a poussé un petit coup de gueule en fin de semaine dernière. "Nullité du débat politique", a-t-il lancé sur Twitter, avant une longue interview au Monde où il répondait point par point à l'ex-chef de l'Etat et déplorait l'hystérisation du débat public.
"Les pressions sont fortes sur lui pour aller dans le sens de l'électorat", fait savoir un de ses soutiens. Promoteur d'un code de bonne conduite entre candidats, il explique régulièrement, y compris en privé, qu'il ne "faut pas attaquer mais qu'il faut réagir".
Il goûte peu les questions répétées sur son ou ses adversaires, ou tout du moins veut contrôler le timing de ses réponses et les distiller. "Ce n'est pas à moi de faire le concours de beauté", glissait-il récemment dans le train qui le menait à Strasbourg.
Mais il clame haut et fort qu'il est celui qui peut gagner le plus "largement" face à Marine Le Pen en cas d'affrontement au second tour de la présidentielle. "J’expliquerai sans relâche que tout le monde pourra voter les 20 et 27 novembre, et que l’enjeu sera majeur", souligne-t-il.
Car il veut "un vote d'adhésion", "de conviction", "d'espoir", et "non un vote de rejet", "un vote de revanche ou un vote par défaut", écrit-il dans son dernier livre, c'est-à-dire ne pas gagner par anti-sarkozysme.
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