Il l'avait lui-même déjà annoncé la semaine dernière dans l'Equipe: le Toulousain de 59 ans n'avait plus envie d'être sur la banc de l'équipe de France après avoir glané en 16 ans le plus beau palmarès du sport tricolore (2 titres aux JO, 3 Mondiaux et 3 Euro remportés).
Les changements de joueurs, les consignes tactiques, les entraînements, les éventuels coups de gueule aux temps morts ne seront plus de son ressort, mais de celui de Didier Dinart et de Guillaume Gille, ses deux entraîneurs. Onesta quitte la première ligne pour se consacrer désormais à des tâches "de coordination et d'autorité si nécessaire".
Cette nouvelle organisation est "un changement important mais pas une révolution", a souligné le président de la Fédération Joël Delplanque lors d'une conférence de presse à Paris.
Depuis l'Euro-2016, le sélectionneur avait laissé plus de champ à son adjoint Didier Dinart, 39 ans. "Certains se demandaient même ce que je faisais encore sur le banc!", a-t-il dit. "La partie sportive sera encore plus déléguée à Didier et à Guillaume qui vient le rejoindre. J'essaierai de préserver l'équilibre et l'harmonie de l'ensemble", a déclaré Onesta, qui ne sera plus sur le banc dès les matches de qualification à l'Euro-2018 contre la Lituanie et la Belgique, début novembre.
- Récupérer la suprématie mondiale -
Il n'y aura pas de hiérarchie mais "une répartition des rôles" entre Dinart et Gille, anciens piliers de l'équipe d'Onesta qui n'ont ni l'un ni l'autre une grande expérience en tant qu'entraîneurs. "Si je pensais que Didier Dinart pouvait faire seul, on ne serait pas aller lui associer quelqu'un. Si lui-même le pensait, il n'aurait pas demandé l'arrivée de quelqu'un", a expliqué Onesta. Gille, 40 ans, sera chargé plus spécifiquement de la préparation physique.
L'objectif est d'assurer une transition en douceur pour récupérer la suprématie mondiale à domicile après la défaite en finale des JO contre le Danemark. "D'ordinaire, quand le sélectionneur s'en va, quelqu'un arrive et met quelque chose de nouveau en place. Passer par une période de reconstruction totale me semblait être un élément de difficulté qui risquait de générer une rupture dans les résultats. On essaie de trouver une formule qui va nous permettre de gérer ça avec plus de progressivité", a expliqué Onesta.
L'ex-sélectionneur va mettre à profit son prestige pour promouvoir le handball - "l'équipe de France n'est pas qu'un ensemble qui prépare des matches et des compétitions, c'est aussi la vitrine d'une fédération, celle qui porte le message" - mais, quoique de plus loin, il se réserve la possibilité d'intervenir si le duo d'entraîneur déçoit. "Je n'hésiterai pas à bousculer le système si j'ai le sentiment qu'il dérive", a prévenu le nouveau manager général, une fonction nouvelle dans le handball.
- 'Je ne m'accrocherai pas' -
Pour la créer, les dirigeants se sont inspirés d'autres sports, comme le rugby ou le football. "Je ne pense pas que Guy Novès gère beaucoup d'entraînements ni qu'Arsène Wenger mette souvent le survêtement", a dit Onesta.
Pour combien de temps le nouvel attelage est-il prévu? "Tous les jours je réfléchis pour savoir si je deviens un problème ou si je peux encore être une solution. Je ne m'accrocherai pas", a assuré le Toulousain, qui ne se voit pas occuper ce poste pendant dix ans, ni même cinq.
Qu'est-ce qui a décidé à changer de fonction? "Pas l'usure du temps! Je continue à me régaler à être dans le périmètre de l'équipe de France. Je me rendais compte que ma vision du terrain était moins précise et moins pointue. Les parties techniques pures sont de moins en moins passionnantes pour moi. Je m'éloigne du terrain avec sérénité", a dit le double champion olympique et triple champion du monde et d'Europe.
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