Les deux hommes sont interrogés depuis lundi par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", dans le cadre d'une information judiciaire ouverte notamment pour trafic d'influence, violation du secret et compromission du secret défense, a indiqué une source proche du dossier.
Comme l'a révélé Le Monde, deux cadres de la sécurité du groupe de luxe LVMH ont également été placés en garde à vue lundi et mardi, ainsi qu'un fonctionnaire de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI, ex-DCRI), la structure que dirigeait Bernard Squarcini jusqu'à ce qu'il soit écarté de ses fonctions en mai 2012, après l'arrivée de la gauche au pouvoir.
Connu pour sa proximité avec Nicolas Sarkozy, il s'était alors lancé dans le privé, en fondant une société de conseil en sécurité, Kyrnos. Dans ce contexte, Bernard Squarcini a travaillé pour LVMH.
Il est notamment soupçonné d'avoir demandé en 2013 à Christian Flaesch, alors à la tête de la police judiciaire parisienne, des éléments sur une enquête conduite par le parquet de Paris après une plainte d'Hermès accusant LVMH d'avoir manoeuvré en secret pour monter à son capital, a indiqué la source proche du dossier, confirmant des informations du Monde.
Fin décembre 2013, Christian Flaesch avait quitté son poste de chef de la PJ parisienne après une mise en garde du parquet général de la cour d'appel de Paris à propos d'un appel qu'il avait passé à son ancien ministre de tutelle, Brice Hortefeux. Lors de ce coup de fil, il semblait lui indiquer comment préparer une audition dans un dossier judiciaire concernant aussi Nicolas Sarkozy.
- Un as du renseignement -
L'enquête dans laquelle Bernard Squarcini est en garde à vue se nourrit également d'écoutes téléphoniques ordonnées dans un autre dossier. Dans certaines conversations, en avril 2013, l'ancien numéro un de la DCRI semble rechercher des informations sur l'enquête pour fraude fiscale visant Jérôme Cahuzac pour les transmettre à ses interlocuteurs, dont le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, Michel Gaudin, raconte Le Monde.
M. Gaudin a été interrogé lundi dans le cadre d'une audition libre.
Une perquisition avait déjà eu lieu en avril chez Bernard Squarcini, notamment dans le cadre de l'enquête sur les accusations de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
M. Squarcini, 60 ans, premier patron de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, devenue DGSI) lors de sa création en 2008 et proche de Nicolas Sarkozy, a été longtemps considéré comme un as du renseignement. Mais sa réputation a été écornée par des accusations de "cabinet noir", qu'il a réfutées.
Surnommé également "le Squale" ou "Squarc" dans la police, ce fils de policier, petit-fils de berger corse, avait auparavant été nommé patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST) en juin 2007, après avoir été numéro 2 des Renseignements généraux (RG).
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